Emmanuel Macron a été contraint vendredi de supprimer des messages relatifs à sa campagne présidentielle diffusés sur ses comptes officiels de chef de l'Etat sur les réseaux sociaux, après des "observations" en ce sens de la Commission de contrôle de la campagne, a annoncé vendredi l'équipe du candidat.
La "Lettre aux Français" supprimée
Parmi les deux publications effacées figure sa "Lettre aux Français" qui officialisait sa candidature et avait été donc postée sur son compte Twitter officiel @EmmanuelMacron (7,9 millions d'abonnés). La Commission nationale de contrôle de la campagne électorale en vue de l'élection présidentielle (CNCCEP) "a notamment observé qu'un tel message se rattachait à la propagande électorale et que, compte tenu des caractéristiques de l'utilisation de ce compte Twitter, utilisé de longue date et de façon prépondérante pour relayer des messages afférents à l'exercice de ses fonctions de Président de la République, il était préférable de ne pas utiliser ce compte pour y diffuser de tels messages", a indiqué la CNCCEP dans un communiqué.
La CNCCEP dit notamment s'appuyer sur un "avis du 28 février" qui définit les "règles applicables en matière de communication sur les réseaux sociaux". Elle affirme aussi avoir averti dans un "message du 7 mars dernier", c'est-à-dire lundi, le "mandataire" de la campagne Macron de ses remarques en non-conformité.
La politique appliquée à tous les réseaux sociaux
Depuis ces derniers jours, selon une source au sein de la campagne d'Emmanuel Macron, des demandes d'éclaircissements et remarques ont été transmises à la CNCCEP, jusqu'à ce que décision soit finalement prise, faute de les obtenir, d'"adapter le dispositif : le seul compte que l'on utilisera c'est @avecvous", créé à l'occasion de la présidentielle. Outre les publications, la photographie de profil ainsi que les quelques mots de biographie du compte @EmmanuelMacron ont aussi été modifiés vendredi matin et le pilotage en est revenu à l'Elysée.
Si la CNCCEP n'évoque dans son courrier que le compte Twitter présidentiel, l'entourage d'Emmanuel Macron a indiqué qu'il appliquerait les mêmes pratiques aux autres réseaux sociaux. Les observations de la CNCCEP ouvrent aussi un champ de questions concernant les comptes de la candidate LR Valérie Pécresse (444.000 abonnés sur Twitter), également présidente de la région Ile-de-France, ou encore de la socialiste Anne Hidalgo, maire de Paris (1,5 million d'abonnés).