Présidentielle : Marine Le Pen "extrêmement croyante", mais "fâchée avec l'Église"

Marine Le Pen s'est dit "extrêmement croyante" © BENJAMIN CREMEL / AFP
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avec AFP , modifié à

La candidate du Front national s'est dit prête à accueillir le pape François si elle est élue, mais pas à appliquer l'hospitalité qu'il promeut envers les migrants.

Marine Le Pen se dit vendredi, dans un entretien au quotidien catholique La Croix, "extrêmement croyante", mais "fâchée avec l'Église", dont elle "pense qu'elle se mêle de tout sauf de ce qui la concerne".

L'Église "se mêle de tout, sauf de ce qui la concerne". "Je suis extrêmement croyante et j'ai la chance de ne jamais avoir douté", affirme la candidate du Front national. "Mais c'est vrai, je suis fâchée avec l'Église, dont je pense qu'elle se mêle de tout sauf de ce qui la concerne", ajoute-t-elle. "La Conférence des évêques de France se mêle parfois de ce qui ne la regarde pas, notamment en donnant des instructions politiques", a déclaré la présidente du FN. "Je ne pense pas que les religions doivent dire aux Français ce qu'ils doivent voter", poursuit-elle.

Oui à la charité, non à l'accueil de migrants. Inviterait-elle le pape si elle était élue ? "Avec grand plaisir", répond la présidente du FN. "Qu'il en appelle à la charité, à l'accueil de l'autre, de l'étranger, ne me choque pas" mais "qu'il exige des États qu'ils aillent à l'encontre de l'intérêt des peuples en ne mettant pas des conditions à l'accueil d'une migration importante relève pour moi de la politique et même de l'ingérence, puisqu'il est aussi le chef d'un État", a affirmé l'eurodéputée. Le pape François avait mis en avant en février "le devoir sacré de l'hospitalité" dans un long discours à propos des migrants. Il avait critiqué le rejet de l'autre, "enraciné dans l'égoïsme et amplifié par la démagogie populiste".