Marine Le Pen change de stratégie. La candidate du Rassemblement national a décidé mardi de suspendre sa campagne de terrain pour consacrer "toute son énergie" à la collecte des parrainages, confirme son entourage à Europe 1. Il ne lui manquerait plus qu'environ 40 signatures à récolter pour atteindre la barre minimum des 500 parrainages nécessaires pour se présenter à l'élection présidentielle, alors que le Conseil constitutionnel lui en a dénombré 366 le 17 février. Toujours selon son entourage, Marine Le Pen assure qu'elle va continuer à apparaître dans les médias.
Je lance un appel aux maires : si vous ne m'aidez pas, des millions d'électeurs seront privés d'élection.
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) February 21, 2022
Ne laissez pas se produire un scandale démocratique majeur. #Parrainagespic.twitter.com/yXtJiEo5sI
Un appel aux maires sur Twitter
Lundi, la candidate du Rassemblement national a lancé un appel aux maires sur Twitter. "Si vous ne m'aidez pas, des millions d'électeurs seront privés d'élection. Ne laissez pas se produire un scandale démocratique majeur", a-t-elle tweeté, avec une vidéo s'adressant aux détenteurs de parrainages. La finaliste à l'Elysée en 2017 est donnée en deuxième position dans les sondages, derrière Emmanuel Macron au premier tour.
Le Conseil constitutionnel, qui publiera ce mardi à 17 heures et jeudi des listes de parrainages actualisées, a fixé au 4 mars l'échéance pour recueillir les 500 signatures, dans au moins 30 départements. Conséquence directe de la suspension de campagne de Marine Le Pen, une conférence de presse prévue mercredi à Paris sur l'éducation "est reportée", tout comme un déplacement dans la Somme qui devait avoir lieu samedi, a indiqué l'entourage de la candidate du RN.
Un sujet de préoccupation pour beaucoup de candidats
Marine Le Pen n'est pas la seule candidate à la présidentielle à avoir des difficultés à obtenir les 500 parrainages, un sujet devenu préoccupation importante de la campagne : son rival à l'extrême droite Eric Zemmour (291 parrainages) a, lui, dû annuler un déplacement prévu cette semaine à La Réunion pour se consacrer à appeler des élus.
Jean-Luc Mélenchon (LFI), également donné à plus de 10% dans les intentions de vote au premier tour, Nicolas Dupont-Aignan (Debout La France), Christiane Taubira ou encore François Asselineau (UPR), Hélène Thouy (Parti animaliste) et Philippe Poutou (NPA), sont également assez loin des 500 signatures nécessaires.
Plus de 120 maires ont répondu à l'initiative de Bayrou
L'écologiste Yannick Jadot pourrait, lui, valider ses 500 parrainages lors de la prochaine actualisation de la liste par le Conseil constitutionnel ce mardi. Face aux difficultés des principaux candidats, plus de 120 maires ont répondu à l'initiative du président du MoDem François Bayrou de créer une "banque" de parrainages pour leur permettre d'obtenir les 500 signatures, a-t-il indiqué mardi sur Europe 1.
Pour l'instant, seuls la LR Valérie Pécresse, le président sortant Emmanuel Macron, qui n'est pas encore formellement candidat, la socialiste Anne Hidalgo, le communiste Fabien Roussel, Jean Lassalle et Nathalie Arthaud (LO) les ont obtenues, sous réserve de validation définitive de leur candidature par le Conseil constitutionnel. Aucun candidat bien placé dans les sondages n'a jamais échoué à les recueillir lors d'une présidentielle.