Marine Le Pen a tendu la main jeudi soir aux électeurs de son rival à l'extrême droite Eric Zemmour, des "patriotes", en vue du second tour de l'élection présidentielle, auquel elle pense accéder. Interrogée sur M6 sur une possible main tendue à Éric Zemmour lui-même, la candidate RN a répondu : "Il ne le souhaite absolument pas".
"Personne n'est propriétaire de ses électeurs"
Mais "personne n'est propriétaire de ses électeurs" et "je souhaite si je suis au second tour qu'ils nous rejoignent", a-t-elle poursuivi. Car "je sais que ce sont des patriotes et à un moment donné, entre Emmanuel Macron qui est un mondialiste et Marine Le Pen qui est une patriote, je crois que le choix doit se faire".
Questionnée sur ses différences avec le candidat Reconquête, Marine Le Pen a répondu qu'à ses yeux, Éric Zemmour "mène une forme de guerre de religion à l'égard de l'islam" alors qu'elle-même "mène une guerre contre l'idéologie totalitaire islamiste". "Il n'a pas inventé grand-chose, il n'y a pas beaucoup de plus-value dans son projet" et "je pense qu'un certain nombre de ses propositions sont caricaturales et donc beaucoup de gens se sont rendu compte que les miennes était somme toute très raisonnables", a développé encore la candidate.
Mélenchon pas "en capacité de se hisser au second tour"
Éric Zemmour "a contribué à ouvrir les yeux des Français sur le fait que mon projet était un projet sérieux, crédible et qu'il n'avait ni provocations ni excès", a reconnu la candidate d'extrême droite, qui a édulcoré ses propositions au nom de la "dédiabolisation" tandis que son rival a opté pour la radicalité.
Sur CNews, Marine Le Pen a estimé qu'en cas de duel avec Emmanuel Macron au second tour, celui-ci "ne bénéficiera absolument pas (du) front républicain". "Il y a des dizaines de millions de Français qui ont tellement souffert (...) qu'ils ne sont pas prêts (...) à venir sauver Emmanuel Macron" et à "lui redonner la possibilité d'aggraver la politique qu'il a déjà menée", a-t-elle fait valoir.
Quant au candidat des Insoumis Jean-Luc Mélenchon, il "peut incarner le vote utile à gauche" mais il n'est pas "en capacité de se hisser au second tour", selon elle, parce que son projet n'est "pas sérieux, pas crédible" : il veut "accueillir la terre entière" et "verse dans le racialisme", a-t-elle encore estimé.