L'eurodéputé et membre dirigeant du Rassemblement national, Nicolas Bay, démis mardi de ses fonctions par le parti pour "sabotage" au profit d'Eric Zemmour, a annoncé mercredi soir qu'il "s'engageait pleinement" auprès du candidat d'extrême droite rival de Marine Le Pen.
"J'ai décidé de m'engager pleinement aux côtés d'Éric Zemmour dans la campagne présidentielle car je crois profondément dans sa candidature, son projet et sa stratégie", affirme dans Le Figaro l'eurodéputé. "En cherchant en permanence à amadouer la gauche morale, je pense que l'on commet une erreur politique mais aussi tactique. Et on voit désormais que la candidature de Marine Le Pen suscite une certaine indifférence", ajoute-t-il.
Des "reculades" qui ont "démobilisé les électeurs", juge Nicolas Bay
Accusé par le RN de "déloyauté", Nicolas Bay explique que la "vraie infidélité" à l'égard des électeurs c'est "renoncer à dénoncer le carcan de la Cour européenne des droits de l'homme, à la sortie de Schengen, à la fin de la binationalité, accepter la PMA sans père". "Ces multiples revirements et reculades ont contribué à démobiliser nos électeurs et constituent, pour le coup, une vraie infidélité à leur égard", estime-t-il.
La candidate du RN, qui critique la "brutalité" des propositions d'Eric Zemmour, "fait une confusion entre extrémisme et radicalité. Quand notre pays est au bord du gouffre, les mesures à mettre en oeuvre sont forcément radicales. Je ne pense pas qu'on extirpera l'islamisme de Roubaix ou qu'on libérera les quartiers nord de Marseille des trafiquants de drogue avec des demi-mesures", ajoute Nicolas Bay.
La candidature de Marine Le Pen suscite "l'indifférence"
"En cherchant en permanence à amadouer la gauche morale, je pense que l'on commet une erreur politique mais aussi tactique. Et on voit désormais que la candidature de Marine Le Pen suscite une certaine indifférence", juge-t-il. L'eurodéputé est aussi invité de BFMTV-RMC jeudi matin. Avant cette annonce, Marine Le Pen a jugé mercredi soir sur LCI que Nicolas Bay "ne pouvait plus" rester à ses côtés, "à partir du moment où les gens se tiennent mal, où ils sont déloyaux".
"Ça ne me dérange pas qu'il parte, mais pourquoi rester dans la campagne le plus longtemps possible pour saboter de l'intérieur la campagne et pour finir par faire un cinéma et partir ?", a ajouté la candidate d'extrême droite, en assurant avoir "fait sa carrière". "Des comportements comme ça, ça pousse des gens à arrêter de voter", a-t-elle estimé.
Marine Le Pen assure avoir les preuves du sabotage de Bay
Le RN accuse Nicolas Bay de "sabotage" pour avoir transmis des informations au rival de Marine Le Pen, ce que l'eurodéputé réfute. Marine Le Pen a assuré sur LCI avoir "les éléments" mais refusé de les rendre publics. Sans le nommer, Marine Le Pen avait mardi "demandé à ceux qui opèrent la stratégie de la limace de bien vouloir accélérer leurs départs (...) parce que la limace est lente mais aussi poisseuse".
Trois eurodéputés - Jérôme Rivière, Gilbert Collard et Maxette Pirbakas - ont rejoint le candidat Reconquête! Eric Zemmour, suivis dimanche par l'unique sénateur RN Stéphane Ravier, ainsi que plusieurs conseillers régionaux.