Yannick Jadot, candidat d'Europe Écologie-Les Verts à l'élection présidentielle, a réitéré dimanche sa proposition de projet commun avec Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon et prévenu que faute de projet commun "d'ici à la fin du mois, ça ne marchera pas".
"Dépassons nos egos". "On peut considérer que si la gauche a un projet clair, cela peut créer une grande espérance de rassemblement", a déclaré Yannick Jadot à la presse en marge d'une manifestation à Gardanne, dans les Bouches-du-Rhône, contre la grande centrale biomasse de France. "Dépassons nos egos, nos appareils politiques", a demandé le candidat EELV estimant qu'il est "possible de travailler avec tout le monde si on a un projet commun".
"C'est notre responsabilité historique, si on est capable de rassembler sur l'Europe, l'économie et le social" pour "échapper à la France nauséabonde de Le Pen". "La question des personnes est seconde (...) tant que l'on a pas de projet commun, on en discute pas", a t-il affirmé. Mais, a prévenu Yannick Jadot "si on n'a pas réussi un projet commun d'ici à la fin du mois, ça ne marchera pas".
Pas de réponse de Mélenchon, une entrevue avec Hamon. Interrogé sur les négociations avec Benoît Hamon, vainqueur de la primaire élargie du PS et investi dimanche, le candidat écologiste a indiqué "on va encore se voir cette semaine". En revanche "Jean-Luc Mélenchon auquel il a laissé un message téléphonique mercredi, "n'a pas répondu", a-t-il souligné. Il s'est montré relativement critique sur Emmanuel Macron qui "a créé une dynamique qui rassemble beaucoup de choses car il ne met pas grand-chose dans son projet". Yannick Jadot n'est pas inquiet sur ses parrainages: "On aura les 500", affirme-t-il précisant en avoir déjà 400.
Hommage "à la forêt gardoise". Yannick Jadot a pris part à la manifestation qui a rassemblé près d'un millier de personnes dimanche contre la méga-centrale biomasse de Gardanne, créée par le groupe allemand Eon et gérée par sa filiale devenue indépendante, Uniper. "Uniper on n'en veut pas" ont scandé les manifestants qui ont défilé jusqu'à la centrale sous une pluie battante. Devant l'entrée, ils ont déposé un cercueil en carton sur lequel des plaquettes rendaient hommage "à la forêt gardoise", "aux châtaigneraies des Cévennes brûlées par Eon" ou encore "aux arbres du Brésil partis en fumée".
Yannick Jadot a dénoncé "une centrale qui va dévaster les forêts". "Oui aux petites unités, non aux méga-centrales qui ont un rendement ridicule", a-t-il dit. La centrale Biomasse de Gardanne prévoit de brûler 855.000 tonnes de bois par an pour une puissance de 150 MW. Pour l'instant, le bois provient essentiellement du Brésil. À l'horizon 2026, Uniper utilisera 100% de bois local.