C'est parce qu'il est persuadé qu'il peut obtenir un geste, un signal de désescalade dans la crise ukrainienne, que le président Emmanuel Macron est à Moscou pour y rencontrer son homologue russe Vladimir Poutine. "Sinon, il n'y serait jamais allé", commente un conseiller. Officiellement, ce déplacement de haut niveau diplomatique est "sans limite de temps", et hasard ou non, il intervient en pleine campagne présidentielle. Il y a donc, au-delà de l'enjeu diplomatique, un enjeu très politique pour Emmanuel Macron.
Le candidat qui tient tête à Poutine
Assez confiant, l'entourage du chef de l'État relate même une phrase que Vladimir Poutine aurait tenue face à lui : "Je t'attends, je veux aller au fond des choses avec toi." En réalité, Emmanuel Macron veut montrer que personne d’autre que lui, c’est-à-dire aucun de ses concurrents à la présidentielle, ne serait capable de tenir tête au président russe, qu'il est le seul à avoir la stature et l’autorité face aux puissants. Un message sous-entendu aux électeurs français.
Pourquoi il sera difficile de convaincre le président russe
Toutefois, il s'agit d'un pari très risqué. Il ne fonctionnera que si Vladimir Poutine change réellement sa position sur ce dossier, que si le chef de l'État parvient à le convaincre. Ce sera très difficile : son homologue russe méprise les responsables européens et préfère discuter du sort de l'Europe avec le président des États-Unis. C'est pourquoi il ne faudrait pas que Vladimir Poutine se serve de cette volonté d’Emmanuel Macron de sauver la paix en Ukraine pour gagner du temps. Un résultat qui serait catastrophique pour le président français, à la veille de la présidentielle.
Par ailleurs, le chef de l'État se rendra mardi à Kiev, dans la capitale de l'Ukraine, pour s'entretenir avec le président Volodymyr Zelensky. Emmanuel Macron fera un débriefing ensuite avec le chancelier allemand, Olaf Scholz, à Berlin, et le président polonais Andrzej Duda. Emmanuel Macron nourrit également toujours l'espoir d'organiser un sommet avec les belligérants à Paris, avant la tenue de l'élection présidentielle. Le résultat devrait tomber dans un mois.