Marine Le Pen joue la carte de l'apaisement. En effet, la candidate RN à l'élection présidentielle adopte désormais un discours policé. Mercredi, lors de ses vœux à la presse, sur un rooftop du quinzième arrondissement de Paris, la candidate RN a déclaré : "Il n’y aura pas de ma part ni de surenchère, ni d’outrance", avant de poursuivre. "Il n’y aura pas une course de vitesse à la radicalité ou au buzz". De quoi marquer, sans jamais le citer, sa différence avec son adversaire du bloc national, Eric Zemmour.
Se poser en rassembleuse, et cibler Eric Zemmour
La stratégie de la candidate RN est désormais de tenter de paraître comme celle qui peut rassembler. Lors de son discours mercredi devant les journalistes, elle l’a martelé. "Aucun des problèmes du pays, qu’ils soient identitaires, sociaux, économiques ne trouveront de solutions autrement que dans l’unité du pays". Puis, ciblant une nouvelle fois Eric Zemmour. "Cette exigence morale invalide tous les appels explicites à la division, et encore plus, à la confrontation civile".
Marine Le Pen met en avant cette position à contre-pied de l’ancien journaliste du Figaro. Elle veut montrer qu’elle peut être la présidente de tous les Français, et qu’elle a travaillé son programme en ce sens. Un programme "qui englobe les thématiques régaliennes, comme les thématiques quotidiennes, les enjeux de civilisation, mais aussi le pouvoir d’achat". La candidate estime que c’est une stratégie qui paie, et en veut pour preuve les 12 points supplémentaires estimés au second tour dans les sondages en cas de duel face à Emmanuel Macron par rapport à son score de 2017. Lors de la dernière échéance présidentielle, elle comptabilisait un peu moins de 34% des voix, aujourd’hui les instituts lui en attribueraient 46.
Marine Le Pen, libérée ?
Marine Le Pen répète désormais qu’elle est "libre". Elle assure que de ne plus avoir les rênes du RN l’a sorti du carcan partisan. Les départs vers Eric Zemmour de ses deux eurodéputés Gilbert Collard et Jérôme Rivière ? Pour elle, une liberté aussi. Il y aurait moins de contestations internes sur la ligne politique et surtout, la dédiabolisation. Cependant, il y a un risque. Celui de créer un doute au sein de ses troupes, attachées à la rupture que représentait sa candidature et à son image antisystème. Un argument que ses adversaires, Eric Zemmour en tête, comptent bien exploiter.