Son visage et son nom sont loin d’être inconnus du grand public. Louis Aliot, compagnon de Marine Le Pen depuis la fin des années 2000, est un cadre de longue date du Front national, régulièrement invité dans les médias. Celui qui est européduté et vice-président du FN s’est pourtant montré très discret durant la campagne présidentielle. Retour sur le parcours du potentiel "Premier homme".
- Diplômé en droit
Louis Aliot est né en 1969 à Toulouse, d’un père ariégois et d’une mère pied-noir rapatriée d’Algérie. Ses parents, déçus par le général de Gaulle, se rapprochent des milieux d’extrême droite au milieu des années 1960. De son côté, Louis Aliot s’inscrit en section sport-études au collège et pratique le rugby pendant près de dix ans, au poste de troisième-ligne. Il poursuit ses études supérieures à Toulouse et obtient un doctorat en droit. Après avoir été chargé d’enseignement en droit public à l’université de Toulouse, il devient ensuite avocat à Perpignan.
- Un militant FN de longue date
Louis Aliot, qui a grandi dans une famille proche de l’extrême droite, est encarté au Front national depuis 1990, à l’âge de 21 ans. Après avoir terminé major de l’université du FN de la jeunesse en 1991, il grimpe successivement tous les échelons du parti. Élu conseiller régional de Midi Pyrénées en 1998, son premier mandat, il devient un proche de Jean-Marie Le Pen, dont il a été le directeur de cabinet puis le coordinateur de la campagne présidentielle de 2002. Puis il travaille pour Marine Le Pen, en tant qu’attaché parlementaire quand elle est élue eurodéputée en 2004.
- Un architecte de la "dédiabolisation"
Louis Aliot intègre la direction du FN en 2005, en tant que secrétaire général (jusqu’en 2011). Il est alors l’un des architectes de la politique de "dédiabolisation" du parti. Une "purge" qui lui vaut alors "une réputation de stalinien", comme l’écrit Le Monde. Bien décidé à normaliser durablement le FN, Louis Aliot prend progressivement ses distances avec Jean-Marie Le Pen. Cette ligne lui permet d’être finalement nommé vice-président du parti en 2011.
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- Un ancrage local dans le sud-ouest
Souvent en première ligne sur la scène nationale, Louis Aliot possède également un fort ancrage local dans le sud-ouest. Il est élu eurodéputé en mai 2014, mais connaît également plusieurs défaites électorales. Il est battu par le maire sortant (UMP) au second tour des municipales à Perpignan en mars 2014 (il devient tout de même conseiller municipal), puis s’incline face à la liste de gauche aux élections régionales de 2015. Plus embarrassant, il est également cité dans l’enquête sur les soupçons d’emplois fictifs du FN au Parlement européen. Selon les informations de l’Obs, la justice s’intéresse à son ancien assistant parlementaire entre juillet 2014 et février 2015, avec qui Louis Aliot n’aurait échangé qu’un seul SMS.
- Pas de rôle dans un futur gouvernement
Marine Le Pen l’a affirmé à plusieurs reprises ces derniers mois : son compagnon n’occupera aucune fonction ministérielle lors de son éventuel quinquennat. La patronne du FN veut ainsi éviter tout procès en népotisme, appliquant cette même règle à sa nièce Marion Maréchal-Le Pen. "La vraie question c'était de dire que les Français ont exprimé leur désaccord avec les liens familiaux qui peuvent exister en politique", avait affirmé Marine Le Pen dans un entretien à Femme actuelle, fin mars. Une position qui peut expliquer la relative discrétion de Louis Aliot durant la campagne présidentielle.
Mais alors, quel rôle serait-il amené à jouer ? Le potentiel "premier homme" l’a lui-même précisé en juin 2015 dans une interview à Yahoo et SciencesPoTV : "le jour où elle (Marine Le Pen) entre à l’Elysée, j’arrête tout. (…) Ce serait une gêne pour elle, on tenterait de me piéger pour la mettre en difficulté. La seule solution, c’est que je m’efface complètement." Pour mieux la conseiller dans l’ombre ?