Près de 47 millions de Français sont invités à voter dimanche pour le premier tour de l’élection présidentielle, soit 3% de plus qu’en 2012. Plus précisément, 45,678 millions de personnes vivant en France et près d’un 1,3 million de Français établis à l’étranger sont appelés à se prononcer pour élire le futur locataire de l’Elysée. Âges, sexes, catégories socio-professionnelles… Europe 1 passe au scanner les différentes caractéristiques du corps électoral français. Et leurs éventuelles influences le jour du vote.
Les jeunes se sont mobilisés en 2016
La pyramide des âges au sein du corps électoral français (le nombre d’inscrits sur les listes électorales) est relativement proche de celle de l’ensemble de la population. Ainsi, selon l’Insee, les électeurs inscrits sont âgés de 50 ans en moyenne. La très grande majorité des inscrits se trouve du côté des 38/68 ans. Et les jeunes semblent moins enclins à s’inscrire sur les listes. "La propension à s’inscrire sur les listes électorales étant plus faible pour les plus jeunes, les 18-36 ans représentent 26 % des électeurs, contre 29 % dans l’ensemble de la population", relatait l’Insee en 2011, dans sa dernière note analysant l’âge moyen des inscrits.
Toutefois, en 2016, les jeunes semblent s’être davantage mobilisés : le nombre d’inscrits sur les listes électorales a en effet augmenté de 1,8% par rapport à l’an dernier. Or, les nouveaux inscrits sont composés en grande partie de Français de 18 ans (716.000 sur 1,5 million de nouveaux inscrits en 2016). "Cette hausse des inscriptions témoigne de l'intérêt marqué des électeurs pour les échéances électorales de l'année 2017", commente le ministère de l'Intérieur dans un récent communiqué.
L’âge des inscrits a-t-il une influence sur le comportement dans les urnes ? Oui, à en croire la dernière enquête de sociologie électorale du Cevipof, organisme rattaché à Sciences Po, réalisée auprès de 15.000 personnes. Selon le Cevipof, les jeunes se caractérisent par leur hésitation : seuls 65% des moins de 35 ans sont sûrs d’aller voter dimanche. Les électeurs les plus âgés, eux, sont traditionnellement les plus nombreux à aller voter. D’après le Cevipof, les plus de 65 ans sont 81% à se dire certains de se rendre aux urnes dimanche. En 2012, 87% des plus de 60 ans avaient accompli leur devoir citoyen, soit sept points de plus que la moyenne nationale.
Hommes et femmes à égalité dans l’électorat
Parmi les inscrits sur les listes électorales, 52,6 % sont des femmes, ce qui correspond à leur part dans l’ensemble de la population en âge de voter. En clair, hommes et femmes ont un taux d’inscription sur les listes électorales identique. Mais le sexe a-t-il une influence sur le vote ? Longtemps, il en a eu. "Les femmes étaient plus abstentionnistes jusque dans les années 1960 (jusqu'à 12 points de pourcentage de plus que les hommes aux municipales de 1953 et aux législatives de 1962). Elles votaient moins à gauche (entre 10 et 13 points de moins que les hommes de 1946 à 1973, puis de 5 à 9 points jusqu'en 1981). Elles accordaient en revanche moins de suffrages à l'extrême droite que les hommes", expliquait Le Monde en 2015.
Mais ces écarts ont aujourd’hui disparu, à en croire les derniers résultats électoraux. À noter aussi que cette année, selon le Cevipof, les femmes semblent plus enclines à effectuer leur devoir de citoyenne : elles seraient 73% à se dire certaines d’aller voter, contre 71% pour les hommes.
L’abstention tente toutes les catégories socio-professionnelles
En 2016, il y avait en France 29,4 millions d’actifs et 23,1 millions d’inactifs (dont 13,1 millions de retraités). Parmi les actifs, la part des employés (28%) et professions intermédiaires (24%) représente la majorité des salariés, suivie des ouvriers (21,5%) et des cadres et professions intellectuelles (16,5%), indique le Cevipof se basant sur les chiffres de l'Insee. Impossible, toutefois, de vérifier que cette répartition se retrouve de manière exacte sur les listes électorales : aucun institut ne recense un tel chiffre. Et d’après une autre enquête du Cevipof réalisée en ligne au mois de mars auprès de 15.000 électeurs, aucune catégorie ne se distingue par son civisme affiché : l’abstention serait en tête des intentions (de 35% chez les cadres supérieures à 50% chez les agriculteurs) quelle que soit la catégorie socio-professionnelle.