L'ancien président Nicolas Sarkozy va annoncer qu'il votera en faveur d'Emmanuel Macron au second tour de la présidentielle, ont indiqué mardi des sources LR concordantes. Toutefois, aucune de ces sources n'a été en mesure de préciser si l'ex-chef de l'État votera pour le candidat d'En marche ! "à titre personnel" ou s'il appellera son camp à voter en sa faveur.
"Il respecte les autres choix de sa famille politique". "Il s'exprimera d'ici quelques jours", a-t-on également affirmé, sans plus de précisions. L'une des sources a ajouté que Nicolas Sarkozy devrait également dire qu'il "respecte les autres choix de sa famille politique".
Lundi soir, le bureau politique de LR a adopté un texte appelant "à voter contre Marine Le Pen pour la faire battre au second tour de l'élection présidentielle". "Face au Front National, l'abstention ne peut être un choix", insiste ce texte.
"Notre leader naturel". Le rôle que pourrait jouer Nicolas Sarkozy après la défaite de François Fillon a par ailleurs été abordé mardi lors du petit déjeuner bimestriel des sarkozystes, qui réunit environ soixante-dix élus. "Nicolas Sarkozy, président élu de LR qui s'était mis en retrait pour faire la campagne de la primaire, est notre leader naturel et a un rôle à jouer pour garantir l'unité de la famille, en tant qu'autorité politique et morale, mais pas forcément avec un rôle opérationnel", a affirmé Daniel Fasquelle, trésorier du parti.
Les législatives en ligne de mire. La direction opérationnelle de la campagne des législatives serait confiée à Christian Jacob, président des députés LR, sa direction politique (ou coordination) à François Baroin, président des maires de France, selon plusieurs sources LR. Après une réunion du bureau politique du parti, il avait été confié lundi "une mission" à Christian Jacob "pour établir, en lien avec l'UDI, une équipe de direction de campagne pour les prochaines élections législatives".
Si cohabitation, François Baroin "aurait vocation à devenir Premier ministre".Laurent Wauquiez, vice-président de LR, deviendrait le leader du parti, en attendant l'élection par le congrès d'un nouveau président, prévue à l'automne, selon des sources LR. "En cas de cohabitation", si la droite et le centre réunis devenaient majoritaires à l'Assemblée en juin, François Baroin aurait vocation à devenir Premier ministre, selon plusieurs élus sarkozystes. Le sénateur-maire de Troyes était déjà pressenti comme chef de gouvernement de François. Fillon.
Un élu LR regrette "le début d'hémorragie" d'élus de son parti vers le camp Macron, évoquant notamment Bruno Le Maire, décidé à voter Macron le 7 mai, voire à intégrer son gouvernement. "Christian Estrosi pourrait être tenté de rejoindre le camp Macron", estime un autre.
Altercation entre Châtel et Fenech. Au cours du petit-déjeuner, une altercation s'est produite entre les députés Georges Fenech et Luc Chatel, que tous deux ont rapportée à l'AFP. Le premier, qui refuse de voter Macron "même si c'est la consigne", a reproché au second d'appeler à voter pour le candidat d'En Marche ! et de faire ainsi "courir un risque mortel à (leur) famille politique".
"Si tout le monde avait fait campagne comme moi pour Fillon, on n'en serait pas là", a répliqué Luc Chatel à Georges Fenech, lequel avait milité pour le retrait du candidat Fillon compte tenu de ses affaires judiciaires.