La Miss France 2000 a décidé de prendre la parole une semaine avant le second tour de l'élection présidentielle, dimanche 7 mai, qui verra s'opposer Marine Le Pen et Emmanuel Macron. Dimanche, dans un post Facebook, Sonia Rolland a raconté la violence qu'elle a subie de la part des supporteurs du parti d'extrême droite.
Plus de 2.000 lettres d'insultes. Sonia Rolland a 18 ans lorsqu'elle est élue Miss France 2000. Un choix qui n'a, semble-t-il, pas convenu à tous les Français. "Au lendemain de mon élection de Miss France, j'ai reçu plus de 2.000 lettres d'insultes et de menaces de mort venant des partisans du FN, parce que pour eux, "Je ne représentais pas la France", raconte la jeune femme de 36 ans sur sa page Facebook.
Elle évoque également les inscriptions "sale négresse" qu'elle a retrouvées sur sa voiture ou encore les excréments dont étaient maculés son paillasson et sa poignée de porte. "À l'époque j'avais fait le choix de ne pas en parler, car au fond, c'était offrir une tribune à cette minorité de haineux", explique-t-elle.
La discrimination se banalise. Mais avec le Front national présent au second tour, la situation n'est plus la même. "La discrimination s'exprime de manière totalement décomplexée, et s'installe dans l'inconscient collectif comme une chose banale." Ce qui n'était pas le cas en 2002 lorsque Sonia Rolland a voté pour la première fois. "Comme des millions de gens je suis descendue dans la rue crier mon barrage au FHaine."
"Les idéaux du FN sont toujours aussi nauséabonds". "Nous sommes en 2017", poursuit-elle. "Le visage paraît plus sympathique, la communication plus soignée, le sourire accompagne les promesses de campagne plus sociales, en nous faisant croire qu'elle sera LA voix "du peuple" (mon père ouvrier doit se retourner dans sa tombe) mais nous savons tous que le fond, les idéaux du FN et de ses partisans sont toujours aussi nauséabonds & empreints d'un sentiment de pouvoir parce qu'ils seraient plus nombreux qu'avant."
"J'aime mon pays." Et de conclure, photo de sa procuration en main : "Le patriotisme n'est pas chasse gardée du FN. Le 7 mai j'irai voter contre Marine Le Pen parce que j'aime mon pays." Une publication partagée près de 14.500 fois et qui a reçu 68.000 "j'aime" depuis dimanche.