François Fillon est en difficulté, mais Alain Juppé ne se prépare pas dans l'ombre à prendre sa place, à l'entendre. Le maire de Bordeaux a exclu vendredi "clairement et définitivement" d'être un recours dans l'éventualité d'un retrait du candidat de la droite à la présidentielle qui l'a battu lors de la primaire. Depuis la sortie du Canard Enchaîné mercredi, François Fillon est confronté à des accusations d'emploi fictif de son épouse comme assistante parlementaire, à son service puis au service de son suppléant.
"Les électeurs se sont prononcés". Pressé de dire s'il serait un recours dans le cas où François Fillon serait mis en examen et se retirerait de la campagne, comme il l'a indiqué jeudi soir sur TF1, Alain Juppé a répondu que "la primaire a eu lieu et que les électeurs se sont prononcés". Le maire de Bordeaux a ajouté qu'il n'avait "pas du tout l'intention de (se) lancer dans une opération de repêchage". Tout en soulignant qu'"à l'instant T, la question ne se pose pas, c'est François Fillon notre candidat".
"Evidemment préoccupant". "Nous n'en sommes pas là, François Fillon a apporté des éléments qui sont convaincants, je suis persuadé qu'il pourra poursuivre sa campagne", a déclaré Alain Juppé aux journalistes, reconnaissant toutefois que la tournure que prend la campagne, "c'est évidemment préoccupant, je ne peux pas dire le contraire".
Interrogé vendredi matin sur la pratique d'une partie des parlementaires consistant à rémunérer des membres de leur famille, Alain Juppé a estimé qu'"il faut probablement changer la loi". "Il faut sans doute s'inspirer de ce qui existe au Parlement européen, qui là-dessus a fixé des règles beaucoup plus claires et beaucoup plus strictes", a-t-il dit.