La primaire des Républicains est lancée. Et, avec elle, l'occupation du terrain médiatique. Chacun sort son livre, chacun s'invite dans les médias. Les journaux télévisés de 20h pour Nicolas Sarkozy ou Alain Juppé, Télématin au mieux pour Bruno Le Maire ou François Fillon, un sonore dans le journal de 13h du samedi pour Hervé Mariton. Car il n'y a aucune règle de temps de parole en matière de primaire.
Le CSA simple observateur. Seule règne donc la loi du plus fort. Et ce qui peut faire sourire au début de l'année deviendra problématique pour les petits candidats de septembre à novembre prochain, lorsque la campagne entrera dans sa phase finale. Le CSA, impuissant pour une élection interne qui n'est pas soumise au code électoral, s'en tiendra à un rôle d'observateur.
Un moment de mise en valeur… Assurément, celui qui en sortira vainqueur bénéficiera de cette surexposition médiatique. Un moment de mise en valeur dont avait largement profité François Hollande à l'automne 2011. La primaire du Parti socialiste, en suscitant un engouement médiatique et populaire, s'était transformé en rampe de lancement pour le candidat de gauche.
… qui peut se retourner contre le vainqueur. A droite néanmoins, le risque est grand de voir la primaire plomber l'entrée dans la présidentielle de son vainqueur. Car gauche et droite ne sont pas égales face à l'exercice. En 2011, l'une des charges les plus virulentes avait été adressée par Martine Aubry à François Hollande : "Quand c'est flou, c'est qu'il y a un loup." A droite, le niveau des attaques est autrement plus violent. Il y a huit mois déjà, Alain Juppé s'était fait siffler au Congrès des Républicains. Véritablement humiliant.
Un débat de personnes. En réalité, la gauche est taillée pour la primaire. Elle est traversée par des courants, des divergences idéologiques sur l'économie par exemple, entre libéraux et étatistes. Les débats sont sous-tendus par des divergences de fond. A droite en revanche, il ne s'agit pas d'un débat idéologique. Tous les candidats prônent la fin des 35 heures, tous veulent moins de cotisations patronales, moins de fonctionnaires et plus de voix des électeurs du Front national. Plus qu'un combat d'idées, c'est à un combat de personnes que l'on va assister.
Le vainqueur abîmé. Avec le risque que la primaire tourne à la boucherie. Le vainqueur en sortirait alors abîmé et sa famille politique divisée. C’est d’ailleurs exactement le pari que fait la gauche. A l’Elysée et au Parti socialiste, on attend avec gourmandise que la campagne s’emballe.