"La proximité de Madame Clinton avec les super financiers de Wall Street et sa soumission aux lobbies sionistes [étaient] dangereuses pour l'Europe et la France". Cette phrase, prononcée par le candidat à la primaire de la droite et du centre Jean-Frédéric Poisson dans les colonnes de Nice Matin le 19 octobre dernier, a suscité un véritable tollé. Nathalie Kosciusko-Morizet, elle aussi candidate à la primaire, a saisi le 21 octobre la Haute autorité, jugeant ces mots "ni dignes ni compatibles avec les valeurs" de la droite et du centre. Mardi, le comité d'organisation de la primaire va trancher le cas Poisson, qui lui fait tout pour sauver sa place dans la compétition.
"Je suis effondré". Le président du Parti chrétien-démocrate fait tout pour rester dans la course. Dans quelques heures, il viendra en personne plaider sa cause devant le comité d'organisation. "Je suis effondré de devoir préciser publiquement toute l'abjection que suscitent chez moi l'antisémitisme et l'antisionisme", a-t-il même écrit dans une lettre aux organisateurs. "L'affaire Poisson est en train de se régler" assure de son côté un élu.
Les candidats prêts à passer l'éponge. Les condamnations ont été très sévères, de la part de toutes les écuries, mais ses regrets, répétés, ont fait redescendre la pression. Côté sarkozy, on considère qu'il "faut passer à autre chose", François Fillon estime que "l'affaire est close" tandis que Bruno Le Maire juge que "c'est aux électeurs de trancher". NKM, seule candidate à avoir saisie la haute autorité, ne réclame pas son exclusion mais une "clarification" du gendarme de la primaire : "Les propos de Poisson sont ils compatibles avec les valeurs républicaines de la droite et du centre ?". La haute autorité rendra son verdict mercredi, après la grande explication d'aujourd'hui.