"Si je perds, c'est que je n'ai vraiment plus de pif". Ces mots sont ceux de Nicolas Sarkozy… quinze jours à peine avant le premier tour. Éliminé dès le premier tour de la primaire de la droite pour 2017, l'ancien président voit ses ambitions balayées et son avenir anéanti. Avec sa défaite, certains de ses bras droits auront sans doute du mal à se relever. D’autres ont aussi manqué de "pif" dans d’autres camps. Revue d’effectifs des perdants de la primaire.
CEUX QUI ONT TOUJOURS SOUTENU SARKOZY
Brice Hortefeux, Christian Estrosi, Rachida Dati, Laurent Wauquiez ou encore Marc-Philippe Daubresse. Ils ont toujours eu foi en lui. Aujourd’hui, ils sont à terre, comme leur champion. Même si Brice Hortefeux ou Christian Estrosi ont commencé à expliquer que Nicolas Sarkozy avait joué un rôle dans la belle performance de François Fillon, il y a fort à parier que ces sarkozystes soient écartés des responsabilités de la future campagne présidentielle.
Dans les soutiens de Nicolas Sarkozy, il faut distinguer une deuxième catégorie : ceux qui sont revenus dans le giron de l’ancien président pour la primaire. Et dans cette catégorie, le plus grand perdant est de loin François Baroin. Pourtant considéré comme plus modéré, le sénateur de l’Aube a rallié l’ancien Président en espérant décrocher un billet pour Matignon. C’est raté aussi pour Gérald Darmanin qui s’imaginait déjà dans le prochain gouvernement.
CEUX QUI ONT LAISSÉ FILLON POUR SARKOZY
Ce sont certainement eux les plus gros perdants. Ils s’appellent Eric Ciotti, Pierre Lellouche et Philippe Goujon. Ces trois hommes politiques ont un point commun : ils étaient proches de François Fillon mais ont finalement décidé de soutenir Nicolas Sarkozy. Mauvaise pioche ! En 2012, Eric Ciotti était directeur de campagne de François Fillon pour l’élection pour la présidence de l’UMP. En juillet, il a choisi de suivre l’ancien chef de l’Etat. De son côté, le député Pierre Lellouche a parrainé François Fillon avant de rallier… Nicolas Sarkozy.
CELLE QUI A LAISSE FILLON POUR JUPPÉ
La présidente de la région Île-de-France Valérie Pécresse a mis beaucoup de temps à choisir son candidat dans la primaire de la droite. Trois semaines avant le premier tour, elle a choisi de rallier Alain Juppé alors qu’elle avait commencé à faire campagne pour… François Fillon. Selon une indiscrétion du Point, l’équipe de l’ancien Premier ministre lui avait trouvé un surnom depuis ce virement de cap : "Valérie traîtresse".
Lundi matin, elle a tenté d’amoindrir son ralliement. "Mon tort, par rapport à un Laurent Wauquiez, un Eric Ciotti et un François Baroin, c’est de ne pas avoir tourné le dos à François Fillon au lendemain de sa défaite contre Jean-François Copé (après la campagne pour la présidence de l’UMP, ndlr), mon tort c’est de l’avoir accompagné pendant trois ans de traversée du désert", a-t-elle justifié. Pas sûr que ça suffise à convaincre François Fillon de la récupérer dans son équipe de campagne pour la présidentielle s’il remporte le deuxième tour dimanche prochain.