Marine Le Pen, candidate FN à la présidentielle, a dénoncé mercredi les candidats à la primaire de la droite qui "singent" les propositions frontistes "mais n'en sont pas convaincus", une accusation qui peut viser l'ancien président de la République Nicolas Sarkozy.
"Une trahison". "Nous sommes le centre de la vie politique française (...). Nous sommes confrontés à des gens qui singent nos propositions mais profondément n'en sont pas convaincus. Quand ils ont été au pouvoir, ils ne les ont pas mises en oeuvre", s'est indignée la présidente du Front national sur Radio Classique, reformulant là une accusation régulière à l'encontre de l'ancien chef de l'État. "La magie s'est dissipée" entre les Français et Nicolas Sarkozy d'après elle. "Autant les Français ont été séduits en 2007, autant la trahison dont ils ont été victimes reste inscrite de manière indélébile", a-t-elle estimé.
"Une forme de zapping". "Comme il refait les mêmes promesses dont il sait qu'il ne les tiendra pas, tout ça ne marchera pas...", d'après elle. Regardera-t-elle le premier débat de la primaire, prévu jeudi soir ? "Je vais essayer de regarder mais rien que l'organisation... Tout ça va être une forme de zapping", une "succession de monologues appris par coeur". La primaire de la droite, c'est "une bataille terrible d'egos, de piques, d'insultes. Je crois objectivement que (la droite) ne s'en relèvera pas. Autant la gauche se réconcilie après s'être malmenée, autant la droite bonapartiste ce n'est pas dans sa culture", a jugé l'eurodéputée.
Alors qu'on lui demandait qui elle choisirait en cas de duel Juppé-Hollande ou Sarkozy-Hollande début mai au deuxième tour de la présidentielle, Marine Le Pen a d'abord répondu : "Je pense véritablement que je serai au second tour", avant d'ajouter qu'elle ne choisirait "aucun des deux, pour une raison simple : en 2017 comme en 2012, je ne vois aucune grande différence entre le candidat de la gauche et le candidat de la droite".
Macron, "le candidat Plexiglas". "Moi j'aimerais trouver un observateur capable de me dire la différence fondamentale entre les deux programmes : c'est une course à l'ultralibéralisme total, il n'y a pas de remise en cause de la soumission à Bruxelles, pas de volonté de rendre au peuple français sa souveraineté, et la réalité du bilan est la même sur l'immigration, même si les mots peuvent sonner différemment", juge la candidate d'extrême droite. Quant à l'ancien ministre de l'Économie Emmanuel Macron, qui pourrait être candidat à la présidentielle, "c'est le candidat Plexiglas, on voit au travers. Il n'a rien dit du tout (...) et les résultats qu'il a obtenus sont catastrophiques."