Après la victoire de François Fillon à la primaire de la droite et du centre, tous les regards se tournent vers François Hollande. Le président doit dire si oui ou non il sera candidat avant le 15 décembre, date limite pour participer à la primaire. La pression est maximale, puisque Manuel Valls a laissé entendre dans un entretien au Journal du Dimanche, qu’il pourrait être candidat contre lui.
Une explication avec Valls. Les rumeurs ont été énergiquement démenties dès dimanche soir par l’Elysée et Matignon. François Hollande et Manuel Valls doivent s’expliquer lundi à 13h lors de leur déjeuner hebdomadaire. Manuel Valls devrait essayer d’en ressortir avec une idée des intentions de François Hollande. Car comme tout le monde, à ce stade, il n'en sait rien.
Il hésite. Le président hésiterait toujours à cause d'une idée insupportable : qu’il puisse perdre la primaire, être éliminé comme Nicolas Sarkozy par sa propre famille. Ce week-end, l’hésitation s’est transformée en trouble. Même s’il a tout fait pour le masquer à Madagascar, il a été ébranlé par l’interview de Manuel Valls : "Ça impacte", a raconté l’un des rares amis que compte toujours le Président. ça peut le pousser à dire : "Allez vous faire voir", assure-t-il.
Une affaire de fierté. Autour de François Hollande, c’est le désordre. Jean-Pierre Jouyet, son secrétaire général, ne souhaite pas qu’il se représente, pour le protéger. Le sujet est d'ailleurs devenu tabou entre eux. Sa famille, Ségolène Royal et ses enfants, lui disent aussi de ne pas y aller. Là encore parce qu’ils tiennent à lui. Restent les grognards, les seuls vrais proches politiques : Julien Dray, Stéphane Le Foll et François Rebsamen. Eux, en font une affaire d’honneur : il doit y aller.