Cécile Duflot ne sera pas la candidate d'Europe Ecologie-Les Verts pour l'élection présidentielle. Elle a été largement devancée au premier tour de la primaire par Yannick Jadot (qui a remporté 35,61% des voix) et Michèle Rivasi (30,16%). Pour Daniel Cohn-Bendit, chroniqueur sur Europe 1 et ancien membre des Verts, les militants écologistes ont voulu "revenir sur les fondamentaux" avec cette élection.
"C'est moi qui décide". Les écolos qui ont voté, 12.000 personnes, n'ont pas fait payer à Cécile Duflot sa participation au gouvernement. Ils lui ont fait payé son "Moi, moi, moi", affirme Daniel Cohn-Bendit. S'il y a gouvernement, "c'est moi qui décide", pour sortir du gouvernement, "c'est moi qui décide", pour la meilleure circonscription, "c'est toujours moi". Les militants lui ont fait payer qu'EELV ce soit elle et que ce soit une catastrophe politique. C'est pour cette raison qu'ils l'ont éjectée, analyse Dany Cohn-Bendit.
Face à Cécile Duflot, Yannick Jadot, qui est d'une radicalité écologique pragmatique et sociale avec un positionnement très européen et alter-mondialiste. Et Michèle Rivasi, une femme des combats du noyau dur de l'identité des écolos : le nucléaire et la santé. Le reste d'EELV a voulu revenir sur les fondamentaux.
Quelle leçon tirer de cette première primaire ? Bien qu'il reste sceptique quant à l'utilité d'organiser une primaire, Daniel Cohn-Bendit trouve une leçon à méditer pour ceux des autres partis qui vont en faire une à leur tour : dans une primaire, il ne sert à rien d'avoir dans la main l'appareil du parti. C'est ce que Nicolas Sarkozy est en train de comprendre avec les Républicains et que François Hollande et les autres vont comprendre dans la primaire de la gauche : l'appareil ne fait pas les électeurs.
Quelle suite possible pour l'ancienne ministre du logement ? Si Cécile Duflot est intelligente, elle devrait se mettre en retrait de la politique, se ressourcer politiquement et si elle tient toujours à faire de la "politicaillerie", elle rejoindra Jean-Luc Mélenchon.