Personne ne s'y attendait. Il y a trois mois, lorsque Nicolas Hulot jette l'éponge et décide de ne pas se présenter à la primaire d'Europe Ecologie les Verts (EELV), la nouvelle fait l'effet d'une bombe au sein de son entourage politique. Alors que près de 10.000 sympathisants écolo sont appelés à voter ce 19 octobre parmi Cécile Duflot, Yannick Jadot, Karima Delli et Michèle Rivasi, des membres de son équipe de soutien témoignent ce lundi au Parisien et expriment leurs regrets...
Frustration. "Cela reste une frustration terrible pour lui", confie Pascal Durand, eurodéputé écologiste et proche de Nicolas Hulot. "Il ne va pas très bien", ajoute un autre. La nouvelle, tombée dans un communiqué en juillet dernier, a surpris beaucoup de proches de l'ex-animateur vedette, alors convoité par certains ténors du parti. "Je ne peux pas endosser l'habit de l'homme providentiel et présidentiel", expliquait alors le communiqué, ajoutant que Nicolas Hulot ne se sent pas "suffisamment armé ni suffisamment aguerri pour cela".
L'eurodéputé Yannick Jadot, ancien soutien et actuel candidat à la primaire d'EELV, indique aujourd'hui qu'en réalité, des "rumeurs pas très sympathiques" auraient circulé et que Nicolas Hulot aurait voulu "protéger sa femme et ses enfants".
Une équipe "clouée au sol". Cette décision, que certains membres de sa garde rapprochée juge "irrationnelle", a mis "KO" et "cloué au sol" son équipe de soutien. "Cela nous a fait du mal à tous", raconte Pascal Durand. "Il nous a dit un jour que c'était la décision la plus dure qu'il avait eu à prendre de sa vie", poursuit-il. En guise de consolation, Nicolas Hulot a organisé la semaine dernière un pot amical, consacré à ceux qui avaient travaillé sur sa campagne.
Ressasser les regrets. "On aurait pu transformer réellement le champ de la politique en France", regrette Pascal Durand. "Quand je vois la primaire d'EELV, c'est tout ce que nous n'aurions pas fait [...] Mais une armée ne peut pas rester en place, si son général est parti", conclut-il.