Pénibilité, RSI, ou commande publique : cinq des sept candidats à la primaire élargie du PS ont passé leur grand oral mercredi devant des chefs d'entreprises réunis par la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), à la veille du premier débat télévisé qui les opposera. À onze jours de ce scrutin très incertain, les candidats se sont échauffés en exposant, tour à tour, leurs programmes économiques, sans toutefois se croiser ni débattre entre eux.
"J'aime l'entreprise". Étaient absents Benoît Hamon, pour cause de déplacement à Montpellier, et Vincent Peillon. "J'aime l'entreprise, j'aime les chefs d'entreprise": Manuel Valls a répété la fameuse phrase qu'il avait prononcée en 2014 à l'université d'été du Medef. Devant la CPME (ex-CGPME), il s'est employé à défendre son bilan à Matignon. "Je souhaite préserver la dynamique que nous avons engagée" avec (son) gouvernement, a-t-il déclaré.
Après une mauvaise décision, "on peut évoluer". Sur la loi Travail, adoptée via le recours au 49-3, Manuel Valls a observé qu'elle contenait "de multiples mesures en faveur des PME", concernant l'organisation du temps de travail ou le licenciement économique par exemple. L'ex-Premier ministre a aussi justifié son revirement sur la question de la défiscalisation des heures supplémentaires, mesure emblématique de Nicolas Sarkozy supprimée sous François Hollande, reconnaissant que ça s'était traduit par une "perte de pouvoir d'achat". "Je suis un pragmatique. Quand on a pris une mauvaise décision, on peut évoluer", a-t-il dit.
Débarrasser les entreprises de "fardeaux". Sur la commande publique, il a jugé que plus de PME devaient pouvoir en bénéficier, une proposition aussi avancée par d'autres candidats comme Arnaud Montebourg. Arnaud Montebourg a dit vouloir confier le monopole de la commande publique des hôpitaux et collectivités locales à l'Union de groupement des achats publics (UGAP) et de placer cette dernière non sous tutelle du ministère du Budget mais de celui de l'Économie. L'ancien ministre du Redressement productif a aussi dit vouloir créer une "grosse banque des PME", ou encore a qualifié le Régime social des indépendants (RSI), victime de nombreux dysfonctionnements, de "scandale".
La présidente du Parti Radical de Gauche, Sylvia Pinel, a assuré vouloir débarrasser les entreprises "de fardeaux" qu'elles n'avaient "pas à supporter", proposant de supprimer les cotisations familiales qu'elles doivent verser, une idée aussi avancée par François de Rugy, président du parti écologiste. Interpellée sur le compte pénibilité, décrié par l'ensemble du patronat, elle a appelé les branches professionnelles à établir des "référentiels" afin de le rendre applicable.