Une famille qui sait s'écouter et un débat serein. Voilà l’image dont rêve la droite. Mais avec l’accélération du calendrier de la primaire, la nervosité a pris le pas sur les bonnes intentions. Les petites phrases se sont multipliées dans chaque camp à une semaine du dépôt des candidatures. Et ce week-end ne devrait pas faire exception, huit des treize candidats déclarés participent à l’université d’été de la Baule, en Loire-Atlantique, avec des risques de dérapage.
Les petites phrases se multiplient. "Je ne me reconnais pas dans cette manière de faire de la politique qui est une manière clanique". Vendredi, veille du rassemblement à La Baule, François Fillon a de nouveau ciblé Nicolas Sarkozy sur Franceinfo. Cinq jours auparavant, l’ancien Premier ministre avait détonné en s’interrogeant : "Qui imagine un seul instant le général de Gaulle mis en examen ?" Mais il n’est pas le seul. "Il faut rassembler plutôt que d’exciter les surenchères", avait lancé samedi dernier Alain Juppé en s’attaquant au programme droitier de Nicolas Sarkozy qui avait notamment proposé la suspension du regroupement familial. L’ex-président de la République avait alors ironisé sur les "oreilles sensibles" du maire de Bordeaux. Dans Le Point, Nicolas Sarkozy s’en est aussi pris à tous ses adversaires : "ils n’ont jamais réussi à s’asseoir dans mon fauteuil quand il était vide ! Et vous pensez vraiment qu’ils vont réussir maintenant que j’y suis ?" Des échanges qui n'augurent rien de rassurant pour le week-end.
Pas de photos, pas de rencontres entre candidats. Il ne devrait pas y avoir d’image de rassemblement. A la Baule, les candidats se succéderont à la tribune sans jamais se parler. En outre, il ne devrait pas y avoir de photos de famille. Au contraire de l’an dernier où les Républicains avaient tenté d’afficher une unité même si celle-ci était de façade. Nicolas Sarkozy, François Fillon et Alain Juppé s’étaient ainsi prêtés au jeu des photographes, ce qui ne sera pas le cas cette année.
Les organisateurs tentent de calmer le jeu… Face à ce climat, les organisateurs tentent de sonner la fin de la récré. "Pas de petites phrases s’il vous plaît", implore sur France Bleu, Gatien Meunier, secrétaire départemental du parti Les Républicains en Loire-Atlantique. "Nous ferons tout pour rappeler à nos candidats qu’il convient de raison garder". C’est aussi à quoi va s’atteler Thierry Solère. Celui qui est garant du bon déroulement de la primaire va lancer un rappel à l’ordre dans son discours samedi. "Je vais leur rappeler que la primaire c’est la seule élection que l’on est sûr de gagner", confie-t-il à Europe 1. Même si pour l’instant, il assure que "ça va" et que personne n’a encore dépassé les bornes.
… Les équipes des candidats se défendent. Mais ce message d’apaisement sera-t-il entendu ? "Je n’ai pas le sentiment que nous sommes (de notre côté) engagés dans une spirale d’attaque", explique à Europe 1 Benoist Apparu, soutien d’Alain Juppé. "Comme personne n’est excité, il n’y a pas besoin d’être apaisé", renchérit Jérôme Chartier, proche de François Fillon qui confie qu’il écoutera Thierry Solère "avec beaucoup de plaisir". Du côté de Nicolas Sarkozy, on nie aussi toute velléité d'agressivité. "La volonté de Nicolas Sarkozy a toujours été de jouer le rassemblement et d’éviter les petites phrases assassines", assure à Europe 1 Catherine Vautrin, l’une de ses porte-parole. "Et je ne pense pas qu’il ait la tête du palmarès (des petites phrases)", conclut-elle.