"Marine Le Pen n'est ni en dessous des lois, ni au-dessus", a déclaré dimanche le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, alors que la cheffe de l'extrême droite a estimé que la peine d'inéligibilité requise à son procès équivalait à réclamer "sa mort politique".
Lors d'un entretien au Grand jury RTL/M6/Le Figaro/Public Sénat, Bruno Retailleau a réagi aux propos de Marine Le Pen, qui a dénoncé la peine d'inéligibilité requise à son encontre. Cette dernière estime qu'une telle sanction serait l'équivalent d'un "suicide politique". Le ministre a précisé que, selon lui, Marine Le Pen était soumise aux mêmes règles que n'importe quel citoyen.
La peine d'inéligibilité contre Marine Le Pen, un "jeu de rôle" selon Retailleau
Interrogé sur la possibilité que Marine Le Pen tente de mettre "la pression" sur les juges, Bruno Retailleau a répondu : "Il y a un jeu de rôle, bien évidemment, et il y a une communication qui est politique." Toutefois, il a refusé de commenter le fond de l'affaire, insistant sur le principe de la séparation des pouvoirs. "Je n'entrerai pas dans le détail du dossier, car il y a des juges pour cela", a-t-il ajouté.
Le ministre a rappelé l'importance de respecter les principes démocratiques : "En démocratie, le peuple doit avoir le dernier mot, mais il y a des règles de droit qu'on doit appliquer", a-t-il souligné. Il a insisté sur le fait que la justice suit son cours et qu'il appartient aux juges de décider des peines à appliquer, sans ingérence politique.
Le réquisitoire dans le procès des assistants parlementaires du RN
Mercredi, lors du procès des assistants parlementaires d'eurodéputés du Rassemblement national, l'accusation a requis cinq ans d'emprisonnement contre Marine Le Pen, dont deux ans ferme aménageables, ainsi qu'une peine d'inéligibilité de cinq ans avec exécution immédiate. Cette demande a suscité de vives réactions, notamment de la part de la principale intéressée, qui considère cette sanction comme une atteinte à sa carrière politique.
"Ce n'est simplement qu'un réquisitoire", a rappelé Bruno Retailleau, précisant que la défense de Marine Le Pen n'a pas encore eu l'occasion de s'exprimer. Les plaidoiries de la défense doivent commencer lundi prochain. "Ne soyons pas trop rapides, laissons Marine Le Pen se défendre, elle en a parfaitement le droit", a-t-il ajouté, soulignant que la décision du tribunal ne sera rendue que dans plusieurs mois.
L'avocat de Marine Le Pen prendra la parole lors du dernier jour du procès, prévu pour le 27 novembre, au lendemain de la défense du Rassemblement national. Ce procès est suivi de près, tant pour les enjeux juridiques que politiques qu'il implique, notamment en raison des lourdes sanctions requises à l'encontre de la présidente du RN.