Avec la proportionnelle, "la seule chose qui compte est d'avoir des majorités", pour Castaner

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Pour le porte-parole du gouvernement, la mise en place d'une dose de proportionnelle doit éviter le piège d'un blocage parlementaire.
INTERVIEW

Emmanuel Macron a proposé lundi aux parlementaires l'instauration d'une "dose de proportionnelle" aux élections afin d'améliorer la représentativité des différentes sensibilités politiques. "Le président a fixé un objectif, celui de la proportionnelle. Il a demandé à ce qu'une instance composée des deux présidents [des assemblées, ndlr] et de la garde des Sceaux puisse faire des propositions sur ce sujet", a commenté mardi Christophe Castaner, le porte-parole du gouvernement, au micro d'Europe 1.

Le piège de la Quatrième République. "La seule chose qui compte, c'est qu'à la sortie nous soyons sûrs d'avoir des majorités. Ce que je ne veux pas, c'est d'une chambre version Quatrième République où vous avez tout le monde, mais où vous avez une incapacité à avoir une majorité, et donc à travailler et à aller de l'avant", a également précisé l'élu des Alpes-de-Haute-Provence.

"Ce qui compte c'est que demain vous ayez un gouvernement, tel qu'il soit - c'est les Français qui doivent choisir - qui puisse s'appuyer sur une Assemblée nationale avec une majorité mais que, dans cette assemblée, il y ait une plus forte représentation de tous les courants de pensée", détaille encore celui qui est également Secrétaire d'Etat chargé des Relations avec le Parlement.

Le risque d'un vide électoral. Certains responsables politiques, comme Marine Le Pen, réclament une proportionnelle intégrale ou au moins une part de 50%. Mais Christophe Castaner a voulu relativiser ce chiffre, évoquant plutôt une dose à hauteur de 20 à 25%. "À mon sens on ne sera pas dans les 50% dont certains parlent, on sera plutôt dans cette fourchette-là [20 à 25%, ndlr]. "Surtout, plus vous allez sur une dose élevée de proportionnelle et plus vous diminuez le nombre de parlementaires, plus vous avez des grandes circonscriptions. Il y a même des départements où on pourrait se retrouver avec moins d'un député, parce qu'il faut, si vous siégez dans une instance, que vous représentiez le même nombre de population que vous représentiez l'Île-de-France ou les Alpes de Haute-Provence", a-t-il avertit.