Les propos de Marine Le Pen sur les fonctionnaires continuent de provoquer des réactions indignées. Après les magistrats, lundi, deux syndicats de policiers se sont insurgés mardi contre ce qu'ils considèrent comme des "menaces" proférées la candidate Front national. Selon eux, les policiers "ne sauraient être un défouloir" pour les candidats à la présidentielle.
Synergie-Officiers a dénoncé, dans un communiqué, "les menaces et accusations d'une candidate à l'élection présidentielle visant notamment les fonctionnaires de l'Oclciff", l'Office anticorruption de la police judiciaire, qui enquête sur l'affaire des assistants d'eurodéputés du FN.
Dénonciation des "sous-entendus et menaces" de Marine Le Pen. "Les policiers de ce service, hautement spécialisés et compétents (...) exécutent les missions qui leur sont confiées avec la plus grande méticulosité, avec pour seul but la recherche de la vérité, à charge et à décharge", a rappelé Synergie. "Les policiers, quels qu'ils soient, ne sauraient être un défouloir pour les prétendants aux plus hautes fonctions étatiques", a tonné Synergie.
Le syndicat des cadres de la sécurité intérieure (SCSI-CFDT) a également dénoncé "les sous-entendus et menaces" de Marine Le Pen et a regretté qu'il puisse être prétendu "que les policiers, en période électorale, de leur initiative ou en fonction d'instructions reçues, pourraient se livrer à des 'persécutions, coups tordus ou cabales' afin de discréditer tel ou tel candidat".
Des propos tenus dimanche au cours d'un meeting. Dimanche au cours d'un meeting à Nantes, la candidate du Front national, dont le camp est visé par des enquêtes judiciaires, avait demandé aux fonctionnaires "à qui un personnel politique aux abois demande d'utiliser un pouvoir d'État pour surveiller les opposants, pour organiser à leur encontre des coups tordus ou des cabales d'État, de se garder de participer à de telles dérives".
Et d'ajouter : "Dans quelques semaines, ce pouvoir politique qui n'a plus rien à perdre ou de compte à rendre aura été balayé par l'élection", et "ces fonctionnaires devront assumer le poids de ces méthodes illégales". François Hollande a réagi lundi, déclarant qu'il n'acceptera "jamais qu'on puisse mettre en cause les fonctionnaires de notre République."