Jean-Luc Mélenchon a affirmé mercredi qu'il n'avait "pas l'intention de (s)'excuser" auprès de Bernard Cazeneuve après ses déclarations liant l'ancien ministre de l'Intérieur à la mort de Rémi Fraisse, dénonçant "une campagne de diabolisation" à son propre égard.
"Il n'y aura pas d'excuses". "Je n'ai pas l'intention de m'excuser, car je tiens Bernard Cazeneuve pour responsable de la mort de Rémi Fraisse, ce n'est pas d'aujourd'hui, je l'ai dit à l'époque", a déclaré Jean-Luc Mélenchon sur France 2. "C'était à lui d'assumer sa responsabilité parce que tous les ministres sont les chefs de leur administration. Voilà. Donc il n'y aura pas d'excuses et si monsieur Bernard Cazeneuve veut faire un procès, alors il le fait et nous pourrons convoquer les témoins pour montrer ce qui s'est passé cette nuit-là", a-t-il poursuivi.
Pas de retrait de plainte. L'ancien Premier ministre s'était déclaré prêt mardi à retirer sa plainte pour diffamation contre Jean-Luc Mélenchon, si le leader de La France insoumise présentait ses "excuses". "On va en rester là, je ne souhaite pas cette polémique, je ne l'ai pas voulue", a dit Jean-Luc Mélenchon, assurant faire "l'objet d'une campagne de diabolisation qui est souvent très cruelle".
Un mot "mal calibré". Jean-Luc Mélenchon avait accusé en public, à Montreuil, mercredi dernier, Bernard Cazeneuve non seulement d'être responsable de la mort de Rémi Fraisse, mais de s'être "occupé de son assassinat". Il avait reconnu mardi que le terme "assassinat" était "mal calibré". "Je suis d'accord pour requalifier d''homicide' et je prie pour qu'on comprenne que dans un meeting de 45 minutes il peut arriver qu'un mot ne soit pas calibré exactement", avait-il justifié devant la presse, assurant qu'il comptait devant la justice plaider "la bonne foi".
Rémi Fraisse a été tué en 2014 par le jet d'une grenade de gendarmes près du chantier controversé de retenue d'eau à Sivens, alors que Bernard Cazeneuve était ministre de l'Intérieur.