Olivier Faure est officiellement le nouveau Premier secrétaire du PS, en même temps que les patrons des 103 fédérations départementales socialistes, dont plus des deux tiers lui seraient acquises. Après le vote du 15 mars, qui a placé largement en tête le texte d'orientation de Olivier Faure (48,56%), et le désistement de Stéphane Le Foll, arrivé loin derrière (26,10%), ce scrutin ne réservait plus guère de suspense : le président du groupe Nouvelle Gauche à l'Assemblée est l'unique candidat à la succession de Jean-Christophe Cambadélis. Même situation dans soixante-dix fédérations, où un seul candidat briguera le suffrage des militants, selon le coordinateur du parti Rachid Temal.
Faible participation. La participation, qui n'était guère flamboyante le 15 mars, avec 37.014 électeurs pour quelque 102.000 socialistes susceptibles de se mettre à jour de cotisation, devrait donc être un peu plus faible encore. Dans nombre de fédérations, les représentants de motions concurrentes ont préféré s'entendre plutôt que d'aller à l'affrontement. Jeudi matin, l'équipe d'Olivier Faure tablait sur environ 70 fédérations, dont quarante acquises avant même le vote.
Parmi les plus emblématiques : Paris, la Haute-Garonne ou le Nord. L'ancien porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll, lui, devrait engranger une quinzaine de fédérations, dont la très "hollandaise" Corrèze, la Sarthe, l'Hérault ou encore la Côte d'Or. Représentant de l'aile gauche du PS, Emmanuel Maurel escompte 10 à 12 fédérations, soit un nombre comparable à l'ancienne motion B de Christian Paul (11). Il est notamment assuré d'emporter la fédération des Bouches-du-Rhône, une des plus importantes numériquement, après le retrait jeudi matin du candidat de Luc Carvounas (soutenu par Olivier Faure), Yannick Ohanessian.
"Election en trompe l’œil". Le député de Seine-et-Marne se trouve néanmoins à la tête d'une majorité "fragile", souligne un ancien cadre de la rue de Solférino. "C'est une élection en trompe-l’œil. Il y a une unité de façade, mais tout ça va probablement voler en éclat dès que Faure va montrer ses limites", selon une source interne. "Cela va être dur d'unir tout le monde, d'avoir une ligne cohérente", estime aussi un proche de Stéphane Le Foll, qui a pendant toute sa campagne pointé la vulnérabilité d'un rassemblement allant de Martine Aubry à d'anciens proches de Manuel Valls. Issu de l'ancienne majorité du PS, Olivier Faure, qui affirmait en juin vouloir "aider à réussir" Emmanuel Macron, devra convaincre les militants de l'aile gauche du PS de ne pas céder aux sirènes de Benoît Hamon ou Jean-Luc Mélenchon.