Mardi soir, le match de Ligue des champions entre le PSG et l'Istanbul Basaksehir a été interrompu à la quinzième minute pour des insultes racistes supposées. Les joueurs des deux équipes ont quitté la pelouse, à la suite d'intenses discussions, après que l'entraîneur adjoint du club truc ait accusé le quatrième arbitre de propos racistes. Ce dernier aurait désigné l'encadrant par le terme "negro". Marlène Schiappa, ministre déléguée auprès du ministre de l'Intérieur, chargée de la Citoyenneté, réagit mercredi sur Europe 1. Elle salue "un geste fort" des joueurs.
"Il faut d'abord voir ce qu'il en sera. Je n'ai pas entendu les propos racistes en tant que tels, mais il y a quand même des témoignages concordants", explique la ministre. "Je salue le fait que les joueurs, en solidarité, aient décidé de quitter le terrain. C'est très fort", assure-t-elle. "Ils nous envoient un message en disant : 'le racisme ne doit pas être l'affaire de la personne visée uniquement, mais l'affaire de tous'."
Des réactions des instances "tardives"
Sur la pelouse du Parc des Princes, le quatrième arbitre roumain de la rencontre PSG-Basaksehir aurait désigné l'un des entraineurs du club turc, Achille Webo, par le mot "negru", pour demander à l'arbitre principal de l'exclure (on l'entend sur les enregistrements télé). Certains soulignent une confusion, car en roumain le termes "negru" veut dire "noir". Si l'insulte raciste "négro", qui n'existe pas dans le vocabulaire roumain, n'aurait donc pas été prononcée, Sebastian Coltescu, quatrième arbitre, a tout de même bien désigné un encadrant par sa couleur de peau. "Le fait de désigner quelqu'un par sa couleur de peau, c'est déjà quelque chose de problématique et un propos qui n'a pas sa place sur un terrain de football, nulle part d'ailleurs", assure Marlène Schiappa.
La ministre chargée de la Citoyenneté assure maintenant attendre les réactions des instances du monde du football. "Je les trouve tardives", déplore-t-elle. "En matière de lutte contre le racisme, il n'y a pas de juste milieu. On ne peut pas être neutre. Soit on pourfend le racisme, soit on est du côté des racistes et des propos racistes prononcés." L'UEFA a ouvert une enquête approfondie sur cette affaire et le match ne reprendra que mercredi soir.