Le Premier ministre Manuel Valls a plaisanté samedi sur son avenir, en faisant mine de s'inquiéter d'être oublié "dans quelques années", alors que son éventuelle candidature à l'Elysée à la place de François Hollande agite la gauche française.
"Dans quelques années, ils demanderont : 'mais qui était Manuel Valls ?' En tournée en Afrique de l'Ouest, le chef du gouvernement a dévoilé une plaque à l'occasion de l'inauguration de l'agrandissement de l'école française de Lomé au Togo. "Maintenant, monsieur Le Premier ministre, nos noms seront là à tout jamais", a-t-il lancé à l'adresse de son homologue togolais Komi Sélom Klassou. "Dans quelques années, pas pour vous, ils demanderont : 'mais qui était Manuel Valls ?' J'espère qu'on leur donnera une information sur ce jour important!", a-t-il plaisanté, déclenchant des rires dans l'assistance.
Le Premier ministre, qui affiche sa loyauté à un président François Hollande de plus en plus déconfit dans les sondages, montre des signes de prises de distance après la polémique sur le livre-confession sur le chef de l'Etat, "Un président ne devrait pas dire ça". Jeudi, dans des propos rapportés par Le Monde, il aurait confié avoir ressenti "de la colère" en lisant l'ouvrage. Des propos sur lesquels il est quelque peu revenu dans l'avion en direction de Lomé.
"La France a trop reculé en Afrique depuis quinze ans". Sur un ton plus sérieux, Manuel Valls a estimé que "la France a(vait) trop reculé en Afrique depuis quinze ans", d'un point de vue économique et commercial mais aussi avec ses écoles. La tournée du Premier ministre vise notamment à "traiter" des pays qui ont jugé avoir été oubliés par Paris et y relancer la place de la France. "C'est pourtant simple: Il y a quelque chose qui identifie la France, c'est l'école, depuis Charlemagne", a plaidé Manuel Valls.