On lui avait reproché d'avoir fêté la victoire trop vite le 23 avril, pour le premier tour, dont il avait pris la tête avec un peu plus de 24% des voix. Emmanuel Macron n'a pas commis la même erreur au soir du second tour de l'élection présidentielle qui l'a vu prendre la présidence de la République, dimanche, avec plus de 65% des suffrages. Le nouveau chef de l'État a même complètement pris le contre-pied de sa première prestation.
Grave et solennel dans la forme. Avec beaucoup de gravité, très solennel, voire un peu rigide, Emmanuel Macron est passé rapidement sur sa "profonde gratitude" envers ses électeurs pour se concentrer sur la "grande responsabilité" qui lui incombe désormais. "Bien des difficultés nous ont affaiblis depuis trop longtemps. Je n'en méconnais aucune", a-t-il prévenu avant de les énumérer : "difficultés économiques, impasse démocratique, affaiblissement moral du pays". Et l'ancien ministre de l'Économie de lister les tâches qui l'attendent, de la "lutte contre toutes les formes d'inégalité" à l'assurance de la "sécurité de tous" face au terrorisme, en passant par le réchauffement climatique ou le renforcement de l'Europe.
Rassembleur sur le fond. Emmanuel Macron s'est présenté comme un chef de l'État déjà au travail, mais surtout rassembleur. "C'est à vous tous, citoyens de ce pays, que je veux m'adresser, quel qu'ait été votre choix. Je sais les divisions de notre nation qui ont conduit certains à des votes extrêmes. Je sais la colère, l'anxiété, les doutes qu'une grande partie d'entre vous ont aussi exprimés. Il est de ma responsabilité de les entendre", a-t-il souligné.
Et une dose d'optimisme. "Je défendrai la France, ses intérêts vitaux", a ajouté Emmanuel Macron, avant de terminer son discours sur une note plus optimiste. "Une nouvelle page se tourne ce soir. Je veux que ce soit celle de l'espoir et de la confiance retrouvée", a-t-il déclaré. "Le renouvellement de notre vie publique s'imposera à tous dès demain. Je ne me laisserai arrêter par aucun obstacle, j'agirai avec détermination dans le respect de chacun. Nous construirons un avenir meilleur."