Il y a désormais officiellement trois candidats pour une éventuelle primaire de la droite. Après la présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, et le maire LR de la Garenne-Colombes, Philippe Juvin, c'est le député LR des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti, qui s'est officiellement lancé dans la course à la présidentielle ce jeudi. Au micro de Romain Desarbres dans Europe midi, le parlementaire, membre de la Commission des lois à l'Assemblée nationale, a précisé ses ambitions, disant vouloir "porter une ligne, une position à droite". Il n'a pas manqué de cibler, sans le nommer, Xavier Bertrand, candidat à la présidentielle, mais qui refuse de se soumettre à ce processus de départage. "S'il y a deux candidats, ce n'est même pas la peine d'y aller", tacle Eric Ciotti.
"Une ou un candidat unique"
"On aura un devoir de se retrouver pour qu'il n'y ait qu'un candidat", explique Eric Ciotti, qui n'y va pas par quatre chemins pour expliquer ce qu'il adviendra des Républicains en cas de candidatures multiples. "Notre famille politique disparaitra", estime purement et simplement l'élu des Alpes-Maritimes, alors que la droite possède "une chance historique, parce que les Français ne veulent pas du duo annoncé par avance entre Emmanuel Macron et Marine le Pen". "Nous devons porter une alternative qui doit conduire à la désignation d'une ou d'un candidat unique", ajoute-t-il.
Sans surprise, sa ligne sera "à droite, avec un objectif clair : que la France reste la France". Car l'élu fait le constat "d'un déclin qui parait inéluctable". "J'ai peur pour mon pays, pour son avenir", dit Eric Ciotti, "je suis gaulliste, j’aime la France. Je suis triste de le voir reculer". Pour s'en convaincre, le parlementaire liste, tour à tour, les problèmes rencontrés au quotidien par la cinquième puissance mondiale : des Français "de moins en moins protégés" à ses yeux, une place dans le concert de la scène internationale "en train de régresser" ou encore "des pans entiers de nos quartiers et de nos territoires soumis à la violence", citant en exemple les derniers événements qui ont endeuillé Marseille.
Retraites à 65 ans, retour des 39 heures...
Cette fois, c'est donc dans la peau du candidat, et non du soutien qu'Eric Ciotti entend participer à cette élection. "J’ai longtemps soutenu des candidats dans ma famille politique, toujours avec fidélité, toujours avec loyauté", rappelle-t-il, comme en 2017, où il est resté aux côtés de François Fillon "jusqu'au bout". "Aujourd’hui, j’ai envie, et je m’y sens prêt, de porter moi-même ce projet, de faire avancer ces idées, durant cette campagne". Et l'élu LR cible justement plusieurs urgences. La première est économique : "Le pays est en train de vivre à crédit, aucune réforme structurelle n'aura été conduite durant ce quinquennat", peste-t-il. "Rien sur les retraites", qu'il souhaite faire passer à 65 ans. "Rien sur le temps de travail", lui qui est favorable au retour des 39 heures. Rien, non plus, pour soulager des Français victime "d'une bureaucratie de plus en plus paralysante".
L'urgence, c'est aussi l'environnement, alors que les dernières prévisions du GIEC font craindre le pire pour la fin du siècle. "Faisons confiance au progrès plutôt qu'aux écologistes archaïques", tacle Eric Ciotti, qui mise beaucoup sur le nucléaire. "C'est le seul moyen de lutter contre les émissions de gaz à effet de serre", estime-t-il. Sur l'immigration, enfin, le parlementaire milite pour "un retour au droit du sang". Il propose notamment "la fin du regroupement familial". Des propositions qu'il souhaite soumettre "par referundum" aux Français, seule voie selon lui pour "redonner du crédit à l'action publique". "Il faudra que les Français décident eux-mêmes", conclut Eric Ciotti.