Le premier Conseil de défense écologique (CDE) s'est tenu jeudi matin à l'Élysée. Autour de la table étaient présents le président de la République, le Premier ministre, et treize ministres liés d'une manière ou d'une autre aux questions climatiques et de biodiversité.
Sur la question climatique, la France "avance"
Emmanuel Macron avait annoncé la création de cette instance le 25 avril dernier, lors de sa grande conférence de presse, et expliquait ses objectifs : "suivre l'exécution d'un certain nombre de mesures, plans et politiques publiques qui ont été mis en place ces dernières années, comme le plan climat", et "mettre l'accent sur les dossiers qui n'ont pas assez avancé." En clair, le CDE se veut une instance où l'exécutif tranchera régulièrement les questions liées à l'environnement. Selon un conseiller de la présidence, l'idée de ce comité de suivi est de maintenir la pression sur ces dossiers et être sûrs qu'ils avancent.
De son côté, le Premier ministre sait qu'il est attaqué, à trois jours des élections européennes. Au Conseil de défense écologique, il s'est défendu de prendre part à une réunion électoraliste. Le gouvernement a longuement expliqué les mesures déjà prises depuis deux ans, et pour Édouard Philippe, les choses vont dans le bon sens. "Non pas que nous ayons à rougir de notre bilan en la matière. La querelle politicienne et le french-bashing ne doivent pas masquer l'essentiel. Très peu de pays ont fait autant que la France en matière de transition écologique ces dernières années. Je tiens à partager ce bilan avec Nicolas Hulot qui, au ministère chargé de la Transition écologique, l'a mené pendant un an à nos côtés", a déclaré le locataire de Matignon jeudi matin.
Quid des annonces ?
L'une des promesses du gouvernement était qu'il y ait des annonces concrètes dès le premier CDE. Parmi elles, la création d'une vingtaine de réserves nationales en France d'ici 2022. Autre dossier très emblématique : la "Montagne d'or" en Guyane. Le Conseil de défense écologique a jugé le projet actuel "incompatible avec les exigences de protection de l'environnement", ont annoncé Édouard Philippe et le ministre de la Transition écologique François de Rugy. Le CDE a aussi décidé de réformer le Code minier pour y intégrer les exigences environnementales à tous les processus miniers, réforme qui sera présentée en conseil des ministres en décembre.
François de Rugy a aussi annoncé la mise en place d'un observatoire de l'artificialisation des sols, qui produira plus de connaissances par département, en vue d'un calendrier pour aller vers le "zéro artificialisation". Sur les emballages, des travaux ont été annoncés en vue de la mise en place de la consigne des emballages plastiques et aluminium.