Que vont faire les recalés de la primaire Les Républicains ?

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Henri Guaino et Frédéric Lefebvre, malgré leur échec dans la quête des parrainages, ne rendent pas les armes. © JACQUES DEMARTHON / AFP
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Cinq candidats à la candidature ne sont pas parvenus à réunir les parrainages nécessaires. Tous n’adopteront pas la même stratégie.

Tous les postulants à la participation à la primaire Les Républicains ne sont pas parvenus à réunir les parrainages nécessaires, à savoir 2.500 adhérents, 250 élus et 20 parlementaires. Cinq sont restés sur le carreau : Nadine Morano, Henri Guaino, Frédéric Lefebvre, Geoffroy Didier et Jacques Myard. Ces cinq-là vont donc désormais devoir définir une stratégie. Et ce ne sera pas la même.

 

>> Mise à jour le 9 septembre à 18h30 :  La Haute Autorité pour la primaire de la droite a enregistré 11 candidatures. D'ici au 21 septembre, elle doit vérifier la validité des dossiers de Jean-François Copé, François Fillon, Alain Juppé, Nathalie Kosciusko-Morizet, Bruno Le Maire, Hervé Mariton et Nicolas Sarkozy. Jean-Frédéric Poisson est lui qualifié d'office pour le compte du Parti chrétien démocrate. La Haute Autorité a également reçu "trois candidatures" au titre d'autres partis.

Il y va quand même : Henri Guaino
Il a manqué une course aux parrainages ? Il se lance dans une autre. Henri Guaino s’était de toute façon présenté à la primaire à contrecœur. Vendredi, au moment d’admettre qu’il n’était pas parvenu à réunir les signatures nécessaires, il a qualifié le processus "d'escroquerie démocratique". Tout simplement. Le voilà donc lancé vers 2017. "Je recommence une campagne pour que quelque chose soit possible", a expliqué l’ancienne plume de Nicolas Sarkozy. "Avec effarement, je vois se dessiner à droite comme à gauche ce rendez-vous manqué". Il lui faut désormais réunir la signature de 500 grands élus. C’est pourquoi il a lancé "un appel aux maires". Tenter de trouver un demi-millier de paraphes, voilà à quoi seront occupés les prochains mois du député des Yvelines.

Ils attendent de voir : Geoffroy Didier et Jacques Myard
Ils n’ont pas pu se présenter, mais hors de question pour eux de rallier d’ores et déjà l’un ou l’autre des candidats admis. Car ils ont des idées à faire valoir, martèlent-ils. Et peut-être, allez savoir, un poste à monnayer. "Il n'y aura pas de soutien mécanique. Je prendrai le temps de rencontrer chaque candidat et vais continuer à défendre mes priorités", déclare Geoffroy Didier dans Le Figaro. La logique voudrait que l’un des tenants de La Droite forte se rallie à Sarkozy, même s’il a rompu avec lui ces derniers temps. "Le seul à avoir toujours voulu du bien à Nicolas Sarkozy, c'est Brice Hortefeux, à qui je reste personnellement fidèle", glisse-t-il, réfutant l’idée de toute trahison. "Vis-à-vis de Nicolas Sarkozy, j'ai le sentiment du devoir accompli. Ma liberté, je l'ai conquise, et c'est en cela que je suis peut-être le plus sarkozyste de tous", lâche-t-il.

De son côté, Jacques Myard a prévu de "publier un communiqué avec un certain nombre de propositions", comme il l’annonce à Europe1.fr. "Je veux continuer à faire valoir mes idées. Pour l’instant, j’attends. Je suis un homme libre", martèle-t-il. Mais une chose est sûre, le temps venu, le député  des Yvelines choisira. "Je ne suis pas de ceux qui ne soutiendront personne.  Je soutiendrai quelqu’un parce que c’est la famille", affirme-t-il.

Il tente quand même le coup : Frédéric Lefebvre
Il n’a pas réuni tous les parrainages, mais à l’entendre, c’est la faute du parti, qui lui a mis des bâtons dans les roues. Devant le siège des Républicains, Frédéric Lefebvre a expliqué comment il avait été empêché d’être candidat par "le système". Mais il n’en a cure. "J’ai donc décidé avec Nouveaux horizons, le parti politique que je préside, comme me le permet l’article 4 paragraphe 3 alinéa 2 de la primaire (…) d’être candidat".

Ledit article stipule en fait que "pour les candidats issus des autres partis et groupements politiques concourant à la primaire, les conditions de présentation des déclarations de candidature sont arrêtées par les organes délibérants de partis concourant à la primaire". C’est celui qui a permis à Jean-Frédéric Poisson, d’être candidat au nom du Parti chrétien-démocrate (PCD) sans se plier aux mêmes règles que ses rivaux. Sauf que le PCD est un parti associé à LR, ce qui n’est pas le cas de Nouveaux horizons. En outre, les statuts des Républicains stipulent (dans leur article 38, alinéa 2) qu’"un parti politique qui en ferait la demande peut prendre part à la primaire (…) après accord du Bureau Politique". Quelque chose nous dit que d’une part il aurait fallu susciter cet accord plus tôt, et que d’autre part le Bureau politique n’aurait pas donné son feu vert. Il est donc fort à parier que le nom de Frédéric Lefebvre n’apparaîtra pas sur la liste définitive des candidats publiée le 21 septembre prochain. 

On ne connaît pas encore ses intentions : Nadine Morano
Jusqu’au bout, Nadine Morano a cru, ou a feint de croire, qu’elle parviendrait à réunir les signatures nécessaires. Mais finalement, l’ancienne ministre de l’Apprentissage ne pourra pas concourir, laissant Nathalie Kosciusko-Morizet représenter seule la gent féminine. Pour l’heure, l’eurodéputée n’a pas fait part de ses intentions. Mais elle a paru tellement isolée depuis sa sortie sur "la France, pays de race blanche", qu’elle aura sans doute du mal à entrer dans le giron de l’un ou l’autre des candidats.