Il n'avait pas réussi à obtenir l'investiture de La République en marche! pour les législatives, mais devrait pourtant siéger aux cotés des députés de la majorité présidentielle. Mardi, Manuel Valls a annoncé son départ du PS, avec lequel les liens s'étaient complètement distendus au lendemain de la primaire de la gauche, et après sa décision de soutenir Emmanuel Macron dès le premier tour de la présidentielle. "Une partie de ma vie politique s'achève. Je quitte le Parti socialiste, ou le Parti socialiste me quitte", a-t-il déclaré au micro de RTL.
Un député apparenté. "Je ne siégerai pas dans un groupe où il y aurait des ambiguïtés, où on ne voterait pas la confiance au gouvernement. Moi je voterai la confiance au gouvernement le 4 juillet prochain", a ajouté Manuel Valls. Selon une source parlementaire, citée par l'AFP, l'ancien Premier ministre de François Hollande, réélu sur le fil dans la première circonscription de l'Essonne, devrait siéger comme député apparenté REM.
"Il n'aura pas un rôle éminent". C'est un vote à main levée, proposé mardi matin par le président du groupe Richard Ferrand, alors que les élus de la majorité s'étaient réunis pour désigner leur candidat officiel au perchoir, qui a permis le rattachement de Manuel Valls, à quelques heures seulement de la constitution formelle des groupes parlementaires. Dans la foulée du vote, les députés REM croisés dans les couloirs du Palais Bourbon se sont montrés peu loquaces sur le sujet. "Aucun commentaire", a lâché l'ex-socialiste Claire O'Petit, élue de l'Eure, qui affichait toutefois un grand sourire. "Je sais qu'il n'aura pas un rôle éminent, il ne l'a pas souhaité et aujourd'hui la nouvelle génération de la République en marche! ne l'accueillerait pas en cela", a réagi de son côté le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, interrogé sur CNews.
Exister au milieu de la masse. Le rôle parlementaire de Manuel Valls devrait donc se voir relativement limité au sein de la pléthore des 308 élus de la République en marche! même si, sans devenir membre à part entière du groupe majoritaire, il pourra garder une certaine liberté dans ses prises de position.
Surtout, l'apparentement devrait permettre à l'ancien chef du gouvernement de continuer d'exister au sein du débat parlementaire, quand les sans-étiquettes sont bien souvent éclipsés par les grandes formations politiques. Le statut d'apparenté permet ainsi à Manuel Valls de profiter du temps de parole de la majorité, mais aussi du soutien d'un encadrement logistique non négligeable, puisqu'il pourra suivre les travaux en cours sur les textes de loi, et être informé des amendements qui seront déposés. Ce rapprochement pourrait également lui permettre de trouver une place dans l'une des huit commissions de l'Assemblée nationale, les apparentés étant comptabilisés dans l'attribution proportionnelle des sièges par groupe de travail. S'il a déjà siégé, de 2007 à 2012, au sein de la prestigieuse commission des lois, il y a fort à parier cependant que La République en marche! ait déjà arrêté son casting.