Idéal, Le Gendre ? C’est en tout cas ce qu’on dû penser les députés de La République en marche, qui ont porté leur collègue de la deuxième circonscription de Paris à la tête de leur groupe, majoritaire à l’Assemblée nationale. Gilles Le Gendre a été élu au second tour de scrutin face au favori Roland Lescure, avec 157 voix contre 107 à son adversaire. Une victoire surprise dont cet ancien journaliste et ancien chef d’entreprise commence à se faire une habitude, lui qui fut élu en juin 2017 député dans la deuxième circonscription de Paris, pourtant réputée imperdable pour la droite. Retour sur le parcours pas banal du nouvel homme fort de LREM au Palais Bourbon.
Né à Neuilly-sur-Seine, ancien fan de VGE
Gilles Le Gendre est né à Neuilly-sur-Seine en mai 1958. Il a suivi une scolarité au collège privé catholique Sainte-Croix, puis au prestigieux lycée Pasteur, toujours dans sa ville de naissance. Il intègre ensuite Science-po Paris, dont il sort en 1981. Il tergiverse alors. Déjà, la politique le tente, lui qui fut un soutien actif de Valéry Giscard d’Estaing en 1974. "J'avais son portrait accroché au-dessus de mon lit!", glissait-il au JDD en janvier 2018. Mais par "manque de courage", il choisit finalement le journalisme en intégrant le Centre de formation des journalistes (CFJ). Sa première vie professionnelle commence.
Journaliste, tendance économie
En sortant du CFJ, Gilles Le Gendre intègre (brièvement) Europe 1 et l’Usine nouvelle. Puis il entre au Nouvel économiste. Le futur député de Paris a trouvé sa voie : le journalisme économique. Au fil des années, il gravit les échelons jusqu’à devenir rédacteur en chef adjoint de L’Expansion (1991-1993), rédacteur en chef du Nouvel économiste (1993-1994), puis directeur de la rédaction de Challenges, de 1995 à 2001. Mais en 2002, il a l’opportunité de changer de voie. Place à sa deuxième vie professionnelle.
De la communication puis du conseil
De 2002 à 2004, il officie à la Fnac en tant que directeur de la communication. Puis il vole de ses propres ailes, en créant une agence de conseil aux entreprises, Explora et Cie. Rapidement, la société prospère, et quand en 2016, Emmanuel Macron déboule dans la lumière, il vit, de ses propres mots dans le JDD, "un moment de grand calme professionnel". Alors son amour premier pour la politique se réveille. Celui qui se définit comme "économiquement, plutôt de droite et libéral ; pour tout le reste, de gauche", se jette dans l’aventure En Marche.
Marcheur puis député zélé
A l’automne 2016, il devient référent des 5ème et 6ème arrondissements parisiens. Puis il devient logiquement candidat à la députation dans la deuxième circonscription de la capitale. Le pari est alors loin d’être gagné. Le territoire est réputé imperdable pour la droite, d’ailleurs la candidate pour la droite, la très ambitieuse Nathalie Kosciusko-Morizet, a tout fait pour y être désignée. Mais la vague En marche emporte tout, y compris NKM et ses ambitions. Gilles Le Gendre est élu. Quand Il entre à l’Assemblée, il est l’un des nouveaux députés les plus âgés, à 59 ans.
A l’Assemblée, Gilles Le Gendre se rapproche de Richard Ferrand, le tout récent président de l’institution. C’est à lui qu’il succède officiellement à la tête du groupe LREM. En avril 2018, il faisait part de ses convictions sur la manière dont doit fonctionner une majorité. "Si on vote contre, c’est grave", lançait-il sur France Inter. "On ne vote pas contre sa majorité, on ne fait pas battre un ministre en commission, on ne vote pas contre un texte d’un gouvernement que l’on soutient". Les députés de La République en Marche sont prévenus.