Cet ancien patron de la Légion étrangère devait être jugé lundi en comparution immédiate après avoir participé au rassemblement anti-migrants à Calais.
Mise à jour à 13h08 : en raison de l'état de santé du général Piquemal, le procureur a annoncé lundi que son procès était reporté.
Son arrestation a déclenché un torrent d’indignation sur les réseaux sociaux. Indignation venue pour la plupart des milieux identitaires, de ceux que l’on surnomme "la fachosphère". Mais pas seulement. L’interpellation samedi après-midi du général Piquemal, alors qu’il participait à une manifestation anti-migrants organisée par le mouvement islamophobe Pegida à Calais et interdite par la préfecture, n’a pas plu non plus à certains responsables de la droite. Alors, qui est le général Christian Piquemal, jugé lundi en comparution immédiate ?
Le patron de la Légion étrangère. Âgé de 75 ans, le général, aujourd'hui à la retraite, a une longue carrière dans l’armée derrière lui. Son parcours est plutôt classique : un premier diplôme à Saint-Cyr puis un autre en ingénierie nucléaire. Christian Piquemal effectue d’abord diverses missions à l’étranger, notamment au Tchad ou en Bosnie. Il travaille ensuite dans les cabinets militaires de Premiers ministres socialistes au début des années 90. Il y croise donc Michel Rocard, Edith Cresson et Pierre Bérégovoy. Le sommet de sa carrière se résume en deux mots : Légion étrangère. De 1994 à 1999, il dirige ce prestigieux corps de l’armée avant d’être nommé général 4 étoiles et de prendre sa retraite.
"J’invite tous les Patriotes et associations patriotiques à se joindre à nous". A 75 ans, Christian Piquemal n’a pas encore rendu les armes. Il est à la tête d’un petit collectif, le Cercle des "citoyens-patriotes", qui sur Facebook, écrit clairement : "Non à l”islamisation de notre Patrie !" Sur son site Internet, le général avait publié un communiqué pour annoncer sa venue à la manifestation de samedi : "nous maintenons notre participation, apolitique, qui se fera dans l’ordre, le calme et la discipline des 'vieilles troupes'; j’y serai physiquement présent". Et de conclure : "Du plus profond de notre Patrie jaillira toujours une flamme que rien, ni personne, ne pourra jamais éteindre !"
La colère de l’extrême-droite… Inévitablement, l’annonce de son arrestation s’est répandue comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux. Son nom a fait partie des hashtags les plus relayés sur Twitter ce week-end. Les cadres du Front national ont ensuite pris le relais. Le député apparenté FN du Gard Gilbert Collard a ainsi exprimé son indignation via plusieurs tweets, expliquant que l’arrestation de ce "héros" est une "honte".
Marion Maréchal Le Pen, la benjamine de l’Assemblée, a elle écrit : "Soutien au général Piquemal, injustement et brutalement arrêté à Calais!" Pour Stéphane Ravier, sénateur FN des Bouches-du-Rhône, cette arrestation "est une injure du pouvoir à l'héroïsme français!" Florian Philippot a lui apporté sur RTL son soutien à un "général 4 étoiles, un grand serviteur de la France", tandis que sur Europe 1, le sénateur David Rachline expliquait qu’il y avait "un deux poids deux mesures".
….mais aussi de quelques responsables de droite. Mais une partie de la droite n’a pas non plus été en reste. Sur France Info, le porte-parole des Républicains Guillaume Peltier a lui aussi fait dans le "deux poids deux mesures" en interpellant le gouvernement sur "l’impunité totale" dont bénéficieraient les "No Borders qui taguent la statue du général De Gaulle à Calais". Même positionnement pour le député LR Thierry Mariani qui écrit sur Twitter : "Voir le déploiement de policiers pour arrêter le Général Piquemal et la passivité de l’Etat devant les agissements des 'no border' me dégoûte".
Thierry Solère, député LR des Hauts-de-Seine et soutien de Bruno Le Maire a lui aussi été pour le moins direct : "le gouvernement laisse les zadistes contrôler NDDL (Notre-Dame-des-Landes) mais arrête le général Piquemal de 75 ans #symbole".
Pour avoir participé à "un attroupement qui ne s'est pas dissout après sommation", le général risque jusqu’à un an de prison ferme.