Il aura donc la charge de conduire les députés MoDem. Le député du Loir-et-Cher Marc Fesneau a été élu dimanche président du troisième groupe le plus important de l'Assemblée nationale, à l'unanimité des 42 députés du parti centriste, allié de la République en marche !. Après la renonciation de l'ex-ministre Marielle de Sarnez à briguer la présidence du groupe, Marc Fesneau, 46 ans, était le seul candidat en lice pour ce poste. Élu de terrain de longue date, cet inconnu du grand public vient donc d’acquérir en quelques semaines une stature nationale.
Une carrière d'élu local qui démarre à 24 ans. "C'est émouvant. Je pense à ces gens qui m'accompagnent personnellement, qui m'ont connu petit", commentait le quadragénaire, lundi dernier, en découvrant les jardins de l’Assemblée nationale après son élection. Né à Paris en janvier 1971, Marc Fesneau se revendique avant tout comme un élu "local". Après des études scientifiques, il s’installe peu après ses 20 ans dans le Loir-et-Cher, à Marchenoir, en tant qu’employé puis directeur du développement local à la chambre d'agriculture du département. Sa carrière d’élu de terrain ? Elle débute à 24 ans, en 1995, lorsqu’il devient conseiller municipal de sa commune de 700 habitants.
Marc Fesneau sera ensuite tour à tour conseiller régional (2004 à 2010) maire de Marchenoir (2008 à aujourd’hui) puis président de la communauté de communes "Beauce et Forêt", qui regroupe 21 communes. "Soucieux des questions liées au développement durable, il est à l’initiative de la création d’une filière bois énergie locale dans le Loir-et-Cher", dit notamment de lui le blog de la branche locale du MoDem, qu’il préside depuis 2008.
Un porte-parole de la ruralité à l'Assemblée. De son expérience d’élu local, il compte bien s’inspirer pour se faire une place au niveau national. Il est, déjà, chargé de mission au service "terrain" du Mouvement Démocrate. Mais il entend surtout se faire le porte-voix de la ruralité au Palais Bourbon. Sa priorité ? "La lutte contre les déserts médicaux", indique-t-il à la Nouvelle République. Il entend également s'attaquer "aux questions des charges" des entrepreneurs, "aux questions du monde agricole, à l'éducation, ou encore aux services publics".
Pour s’imposer, ce centriste de toujours entend bien s’appuyer aussi sur sa (courte) expérience au niveau national. Diplômé de Sciences Po sur le tard (à l’âge de trente ans), Marc Fesneau fut aussi conseiller de la sénatrice Jacqueline Gourault en 2001, secrétaire général du Modem depuis 2010 ou encore coordinateur des déplacements de la campagne présidentielle de François Bayrou en 2012.
Législatives : une large victoire entachée par l'abstention. Aux législatives, Marc Fesneau, soutenu par le parti d’Emmanuel Macron, l'avait aisément emporté au second tour dans la 1ère circonscription du Loir-et-Cher, face au candidat FN Michel Chassier (69,15% des suffrages). Comme la plupart des élus de la dernière Assemblée, il n’avait toutefois pas pu contenir une forte abstention (54,93%). Disposant d’une faible notoriété au niveau national, accusé de parachutage au niveau local (sa commune n’est pas dans sa circonscription), membre d’un parti empêtré dans l’affaire des emplois fictifs présumés de ses attachés parlementaires… Marc Fesneau va donc devoir ferrailler dur pour prouver à ses électeurs qu’il est le meilleur porte-étendard de leurs problématiques locales, comme il a promis de le faire.