Une courte campagne menée à deux. Mathieu Hanotin et Jean-Marc Germain sont les nouveaux directeurs de campagne de Benoît Hamon pour l’élection présidentielle. Mais si le premier d’entre eux est présent dans l’entourage du candidat depuis le lancement de sa campagne, au milieu de l’été dernier, le second est l’un des très proches de Martine Aubry qui intègre l'équipe du vainqueur de la primaire.
Germain, Hidalgo et Hamon au cabinet d’Aubry. Jean-Marc Germain est un intime de Martine Aubry depuis le début, ou presque, quand il intègre son cabinet au ministère de l’Emploi, en 1997, après avoir été un temps économiste à Bercy. C'est rue de Grenelle qu'il rencontre la future maire de Paris, Anne Hidalgo, devenue son épouse en 2004. C'est aussi là qu'il fait la connaissance de... Benoît Hamon, alors conseiller technique chargé de l’emploi des jeunes au ministère. En 1999, Jean-Marc Germain devient directeur de cabinet adjoint, lui que l’actuelle maire de Lille décrira quelques années plus tard comme "le type le plus génial [qu’elle] connaisse".
Cette amitié entre Martine Aubry et lui se répercutera dans son travail. Il occupera notamment le poste de directeur général des services de la mairie nordiste de 2005 à 2008. Quand Martine Aubry prend les rênes du Parti socialiste, au congrès de Reims, elle ne choisit pas un autre de ses fidèles pour le poste de directeur de cabinet. Benoît Hamon est un autre proche de la patronne de Solférino : il a appelé à voter pour elle au congrès de Reims, en 2008, ainsi qu'à la primaire socialiste de 2011. Plus de cinq ans plus tard, les rôles se sont inversés avec l'appel de Martine Aubry à voter Benoît Hamon, pendant l'entre-deux tours de la primaire. Pour la remercier, Benoît Hamon a fait un geste envers elle avec la nomination de Jean-Marc Germain au poste-clé de directeur de campagne.
Hanotin proche de Bartolone. Mathieu Hanotin préfère une voie plus militante. D’abord le PS, auquel il adhère en 1996, à 17 ans. Avant de participer à la campagne de Catherine Trautmann à Strasbourg, pour les législatives de 1997. Première victoire. C’est ensuite l’Unef, avant quatre années passées à la mairie de Paris, puis un atterrissage à Saint-Denis, en 2005. Il devient conseiller général du canton sud de la ville communiste trois ans plus tard. À l’époque, Mathieu Hanotin est proche de Claude Bartolone, à la tête du département.
Mais c’est en 2012 que sa carrière politique démarre vraiment, quand il arrache de justesse la 2e circonscription de Seine-Saint-Denis, ravie au sortant communiste historique Patrick Braouezec. À 33 ans, Mathieu Hanotin entre à l’Assemblée nationale, plutôt à la gauche du PS. Quand Benoît Hamon est évincé du gouvernement, en août 2014, l’homme est un frondeur. Tout comme Jean-Marc Germain, lui aussi député depuis 2012, élu dans les Hauts-de-Seine. Les deux parlementaires se réunissent alors chaque semaine au Palais Bourbon, avec d’autres, pour infléchir la ligne économique portée par Manuel Valls. Quelques mois plus tard, les députés se retrouvent autour d'un autre combat, cette fois-ci pour tenter de placer Benoît Hamon sur la plus haute des marches.