Le gouvernement est en marche. Emmanuel Macron a présidé jeudi matin son premier Conseil des ministres, au lendemain de la nomination des membres du gouvernement, dont la moitié provient de la société civile. Un peu avant onze heures, les ministres sont arrivés en voiture, un par un, à l'exception de Gérard Collomb - le nouveau locataire de la place Beauvau, située à quelques mètres seulement de l'Elysée - qui a traversé la cour du palais à pieds, sous les flashs des journalistes. Derniers arrivés, dans la même voiture, les deux ministres issus des rangs LR et tous deux locataires de Bercy : Bruno Le Maire à l'Économie et Gérald Darmanin aux Comptes publics.
Fixer le cap. Les ministres ont passé un peu moins d'une heure dans la grande salle du salon Murat, où se tient le Conseil hebdomadaire depuis l'élection de Georges Pompidou. Il s'agissait pour le président de fixer le cap de son quinquennat à un gouvernement qu'il veut "collégial", "collectif" et à l'image de la recomposition politique lancée pour les législatives.
Comme le veut le protocole, Gérard Collomb, le ministre de l'Intérieur, a siégé à la droite du président de la République. A sa gauche était installé le garde des Sceaux, François Bayrou. Les trois hommes faisant face au Premier ministre Édouard Philippe, à Nicolas Hulot, le ministre de l'Écologie, et à Sylvie Goulard, la ministre des Armées qui est aussi la deuxième femme à occuper ce poste dans l'histoire de la République après Michèle Alliot-Marie.
Une rupture avec la tradition républicaine. Peu après cette première réunion des ministres, la photo de famille du gouvernement a été prise sur les escaliers Murat, à l'intérieur du vestibule de l'Elysée, devant la statue de Rodin, La Défense. Un cadre particulièrement solennel et symbolique. Il s'agit aussi d'une rupture avec la tradition républicaine, les membres du gouvernement posant traditionnellement dans les jardins de l'Elysée.
Crédit : PHILIPPE WOJAZER / POOL / AFP
La communication maîtrisée. Emmanuel Macron a cherché une nouvelle fois à maîtriser sa communication. Les journalistes n'ont été autorisés qu'à filmer et à photographier brièvement la tablée gouvernementale. Pas question, non plus, de recueillir les impressions des membres du gouvernement à la sortie du Conseil. Et tant pis si cela rompt avec la tradition. Ce jeudi, les portes de la cour de l'Elysée ont été maintenues closes. Un geste qui n'a pas manqué d'agacer sur les réseaux sociaux.
Inquiétant: les journalistes persona non grata,ne peuvent plus poser de questions après le conseil des ministres du #GouvernementPhillipe
— Anaïs Gerbaud (@anaisgerbaud) 18 mai 2017
Interrogé par un journaliste à ce sujet à l'issue du Conseil, le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner a argué qu' "il fallait une certaine liberté de la photo, qui s'est faite sur les escaliers de l'Elysée. Mais vous retrouverez toute votre place habituelle […], à interpeller et à filmer, dès la semaine prochaine".
"Soutenir les candidats de la majorité présidentielle". Le porte-parole du gouvernement est également revenu sur la politique que souhaite conduire le duo à la tête de l’exécutif. Ainsi, pendant le conseil, le chef de l'Etat s'est montré attentif à ce que chacun tienne sa place, estimant qu'il revenait au Premier ministre de conduire les arbitrages. Il a également indiqué que les directeurs de l'administration centrale feraient "l'objet d'un examen ou d'un renouvellement dans les prochaines semaines", a précisé Christophe Castaner.
Il a insisté sur le fait que les ministres, issus d'horizons divers, devaient "soutenir les candidats de la majorité présidentielle" pour la campagne des législatives. "Cela n'a pas été abordé en Conseil des ministres mais bien évidemment, chacune et chacun d'entre nous doit soutenir les candidats de la majorité présidentielle", a déclaré Christophe Castaner. "Les ministres sont des militants de la majorité présidentielle, ils ne sont plus les militants de tel ou tel parti politique", a poursuivi le porte-parole.