La candidate LR à la mairie de Paris a dénoncé mercredi les avances réclamées par Anne Hidalgo auprès des bailleurs sociaux. "On leur demande 1,15 milliard depuis 2016 combler une partie du déficit", dénonce Rachida Dati, qui parle même de "filouterie".
La campagne des municipales à Paris commence à entrer dans le dur. Le ton se durcit entre les candidats, et notamment entre les trois favorites du scrutin, Anne Hidalgo, la tenante du poste, Agnès Buzyn, qui a remplacé au pied levé Benjamin Griveaux pour LREM, et Rachida Dati, qui concourt pour Les Républicains. La maire du 7ème arrondissement était l’invitée d’Europe 1 mercredi, et elle a dénoncé une "opération de cavalerie" menée selon elle par Anne Hidalgo auprès des bailleurs sociaux.
En quoi consiste cette "opération de cavalerie qu’on pourrait qualifier de filouterie" ?, selon les mots de Rachida Dati ? "Mme Hidalgo avec M. Bargeton qui était son adjoint aux finances à l’époque, qui est aujourd’hui colistier de Mme Buzyn, ont demandé aux bailleurs sociaux de leur faire une avance sur les loyers sur des dizaines d’années, a précisé la candidate LR, qui parle d’1,15 milliard d'euros d’avance depuis 2016.
"Ce sera 1,15 milliard de moins pour le futur maire de Paris"
"C’est-à-dire qu’on dépouille les bailleurs sociaux, on leur demande 1,15 milliard depuis 2016 - et ça continue - pour pouvoir faire quoi ? Combler une partie du déficit", a-t-elle insisté. "C’est tellement mal géré qu’on demande aux bailleurs sociaux de faire des avances de dizaines d’années de loyers. Et donc ce manque à gagner, ce sera 1,15 milliard de moins pour le futur maire de Paris."
"Je comprends mieux pourquoi tous les logements sociaux de l’est, du nord parisien sont totalement dégradés. Parce que c’est un manque à gagner soit pour construire des logements sociaux, soit pour rénover ou réhabiliter les logements sociaux, pour respecter les locataires", a encore attaqué Rachida Dati. "Je souhaite, si je suis maire de Paris, avoir un audit pour avoir de la transparence. Et les bailleurs sociaux, je les appelle à la responsabilité. Parce que cette avance d’argent prive non seulement les familles modestes d’être bien logées, mais aussi les agents des logements sociaux d’avoir des conditions de travail décentes, notamment pour les gardiens de ces grands ensembles."