Rachida Dati, maire LR du VIIe arrondissement de Paris, a estimé jeudi que le "cap" de la campagne de François Fillon conduirait la droite "droit dans le mur", et fustigé sa "décision" d'investir Nathalie Koscisuko-Morizet dans la circonscription qu'elle briguait pour les législatives.
"Où est le message d'espoir pour les classes moyennes ?". "Il est urgent que François Fillon corrige le cap de sa campagne sinon on va droit dans le mur", a déclaré la député européenne, dans un entretien au Parisien, "nous sommes de nombreux élus à ne pas être écoutés, car il ne s'adresse pas à tous les Français", a-t-elle dit. "Remettre en cause la Sécurité sociale, revenir sur l'indemnisation des demandeurs d'emploi, travailler plus pour gagner moins, augmenter la TVA... où est le message d'espoir pour les classes moyennes ?", demande l'ancienne Garde des Sceaux.
"Si on continue comme ça, il ne faut pas exclure un second tour Macron - Le Pen", a-t-elle averti. "La percée d'Emmanuel Macron est un signal et un avertissement", a-t-elle jugé.
Pas convaincue par l'investiture de NKM. L'ancienne ministre de François Fillon, soutien de Nicolas Sarkozy dans la primaire de la droite, a également critiqué l'investiture de la députée de l'Essonne Nathalie Koscisusko-Morizet, dans la circonscription parisienne de François Fillon pour les législatives. Cette circonscription, la deuxième de Paris, comprend une grande partie du VIIe arrondissement dont Rachida Dati est maire.
"La première décision de François Fillon n'est donc pas de revoir la réforme de la Sécurité sociale, mais de nommer Nathalie Kosciusko-Morizet", a-t-elle dit. "Voilà une drôle de personnalité qui va d'échec en échec, de parachutage en parachutage, de trahison en trahison (...) et c'est cette personne qu'il récompense".
"Par-derrière on coupe les têtes en silence !". "Mais le plus scandaleux, c'est la méthode : samedi, (...) le conseil national LR a voté à l'unanimité l'investiture de NKM dans la 11e circonscription de Paris. Et mardi, en catimini, sur ordre de 'je ne sais qui', elle est investie dans la 2e circonscription de Paris, car plus facilement gagnable, sur le seul fait du prince", a-t-elle affirmé. "Par-devant, on prétend rassembler et par-derrière on coupe les têtes en silence ! (...) La politique, ce n'est pas la vengeance. C'est précisément pour cela qu'on ne parvient pas à rassembler", a-t-elle dit.