"Il faut changer", justifie Olivier Faure à propos de la décision de son parti de désigner l'essayiste Raphaël Glucksmann comme tête de liste pour les élections européennes, faisant pour la première fois le choix de s'effacer derrière un candidat de la société civile.
Invité du Grand Rendez-vous, dimanche sur Europe 1, le premier secrétaire du Parti socialiste a rappelé qu'il aurait lui-même pu être candidat, assumant sa volonté de créer un sursaut. "Moi, j'avais dit que j'étais disponible. (...) Mais nous avons fait 6% à l'élection présidentielle..."
"Expliquer qu'un moment, ça doit s'arrêter". "La question, c'est 'est-ce qu'on considère qu'on continue à faire comme avant ou est-ce qu'on cherche au contraire à s'ouvrir à d'autres ?'", a expliqué Olivier Faure. "On nous a tellement reproché d'être repliés sur nous-mêmes. Je souhaite faire l'inverse." Interrogé sur la dispersion des candidatures de gauche aux Européennes, le premier secrétaire a évoqué un "tapis rouge que l'on a déroulé progressivement sous les pas des libéraux d'Emmanuel Macron et des nationalistes de Marine Le Pen" : "Le rassemblement n'a jamais lieu parce que ce sont les egos qui l'emportent, parce qu'au fond, la gauche aujourd'hui ne sait plus réagir autrement qu'en se battant contre elle-même. Il fallait un symbole fort. Expliquer qu'un moment ça doit s'arrêter, qu'un grand parti comme celui que je dirige sache faire le sacrifice de la tête de liste pour pouvoir s'ouvrir à d'autres."
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Un candidat désigné à une large majorité. Raphaël Glucksmann a été adoubé à une large majorité par une résolution du Conseil national du parti réuni à Paris, samedi : 128 membres ont voté pour, cinq contre, dont le sénateur Rachid Temal, pourtant membre de la direction. Trois se sont abstenus. Trente-cinq, proches de l'ancien ministre Stéphane Le Foll, qui a annoncé qu'il quittait le Bureau national avec une partie des siens, et du député Luc Carvounas, n'ont pas pris part au vote. Une dizaine de représentants du courant de Stéphane Le Foll ont cependant voté pour la résolution, selon Marie Le Vern qui en fait partie. L'aile gauche du PS l'a aussi soutenue.
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Interrogé sur ces divisions, le premier secrétaire du PS a appelé à "avancer, faire campagne, et expliquer aux gens ce vers quoi nous voulons aller." "Si on est simplement là pour dire qu'on cultive nos 5% ou nos 6%, ça n'a aucun d'intérêt, il y en a d'autres qui le font très bien. Moi je ne suis pas là pour ça, je suis là pour faire germer, pour donner du sens et permettre l'élargissement progressif à d'autres forces que les nôtres", a-t-il encore martelé.