Même la Grande Terreur révolutionnaire "n'avait pas osé". Jean-Luc Mélenchon a qualifié de "confusion mentale" la démarche de François Fillon d'organiser ce dimanche un rassemblement de soutien en sa faveur à Paris.
"Quelle confusion mentale ! Le peuple souverain n'est pas le juge d'affaire de délits. Ce sont les juges qui font ce travail, c'est aux juges d'instruire à charge et à décharge et de présenter des preuves", a expliqué le candidat de La France insoumise à la présidentielle sur le plateau de France 3.
Fillon "prend en otage son camp politique". "Je n'ai pas d'autre choix que de faire confiance à la justice. Si je n'en suis pas content, on change les lois, car les juges ne sont pas propriétaires de la justice, ils appliquent les lois", a-t-il poursuivi. Et de conclure: "donc si vous n'êtes pas contents, changez les lois". "Mais si vous vous en prenez au système de la justice en disant que c'est le peuple souverain qui va décider si vous êtes coupable ou pas, alors même la loi de Prairial pendant la Grande Terreur n'a pas osé le faire!", s'est indigné Jean-Luc Mélenchon. Votée en juin 1794 à l'initiative de Robespierre, cette loi avait ouvert la courte période de la Grande Terreur, réduisant les procès révolutionnaires à une formalité.
Quand je fais un meeting et que je parle de #Fillon, toute la salle éclate de rire. On ne peut plus parler du fond avec ce candidat. #DimPol
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) March 5, 2017
"C'est la décadence de la Ve République: voilà un homme qui est capable de prendre en otage son propre camp politique. Vous croyez que c'est bon pour la démocratie ?", a encore interrogé le candidat, évoquant un "système pourri de l'intérieur par l'argent".
Un rassemblement "d'aigreur, de discorde". "Peuple français, ou bien vous faites une nouvelle Constitution, vous changez la règle du jeu, vous rendez possible la révocation des élus, vous rendez inéligibles pour toujours ceux qui ont été condamnés pour des délits de cette nature (...), ou bien vous faites une loi de vertu républicaine ou vous aurez la pagaille", a encore argumenté le candidat.
Pour le candidat, le rassemblement de soutien à François Fillon organisé dimanche au Trocadéro, à Paris, sera une démonstration de "l'aigreur, la discorde, l'esprit de revanche". "Que va produire Mr Fillon aujourd'hui? De la haine, c'est tout, de la rage", a-t-il regretté.