Le porte-parole du gouvernement français a justifié vendredi la réception, lundi prochain, du président Vladimir Poutine à Versailles. Un "clin d'oeil" d'Emmanuel Macron à François Mitterrand qui permettra selon lui de nouer un dialogue.
S'inscrire dans la tradition mitterrandienne. "On voit que les premiers pas du président sont ceux d'un président de la République qui s'inscrit dans une dimension gaullienne et un peu mitterrandienne, et peut-être que c'est un clin à Mitterrand que d'accueillir le président Poutine à Versailles", a déclaré Christophe Castaner sur franceinfo. Il faisait référence au G7 organisé en 1982 par le premier président socialiste de la Vème République dans le palais de Louis XIV. Un choix qui avait été fortement critiqué à l'époque.
"Il y avait un prétexte, une exposition culturelle, donc ça nous fait une bonne raison", a ajouté le porte-parole. "C'est un chef d'État étranger d'une puissance importante." Emmanuel Macron recevra son homologue à l'occasion d'une exposition au Grand Trianon, à Versailles (Yvelines), marquant 300 ans de relations diplomatiques entre les deux pays et consacrée à la visite de Pierre le Grand en 1717.
"Dialoguer, ce n'est pas s'aligner". Il s'était distingué pendant la campagne présidentielle par une posture nettement plus ferme vis-à-vis de la Russie que ses principaux concurrents. Il lui reprochait son appui militaire au régime de Bachar al Assad en Syrie et son soutien présumé aux séparatistes pro-russes dans l'est de l'Ukraine. Une réserve renforcée par les cyberattaques imputées à la Russie dont son équipe de campagne a été la cible.
"Dialoguer, ce n'est pas s'aligner et je crois que, au contraire, c'est un signe de voir le président Poutine venir en France, demander à rencontrer Emmanuel Macron, et de travailler avec lui", a expliqué Christophe Castaner, promettant une "défense ferme des intérêts de la France". Lors d'un entretien téléphonique jeudi, ils étaient convenus de poursuivre le dialogue sur la Syrie, l'Ukraine et les relations bilatérales, en particulier dans les domaines de la sécurité, l'économie et la culture.
"Surmonter la méfiance réciproque". Dans un entretien au magazine Challenges publié jeudi, l'ambassadeur de Russie en France, Alexandre Orlov, souhaitait qu'"il fasse preuve d'une plus grande autonomie de décision que François Hollande". Vladimir Poutine et Emmanuel Macron doivent "surmonter la méfiance réciproque qui s'est installée ces dernières années", ajoutait le diplomate, qui avait marqué sa préférence pour le candidat de la droite, François Fillon, durant la campagne. "La Russie est prête à faire le premier pas avec le nouveau président français."