François Hollande a appelé samedi à la solidarité entre pays, dans un "appel de Fort-de-France".
La conférence Climat 2015 n'aura lieu en France qu'en fin d'année, mais François Hollande y tient et le fait déjà savoir. Le président de la République a appelé samedi à la solidarité entre pays riches et pays pauvres dans la lutte contre le réchauffement climatique, lançant "un appel de Fort-de-France", à l'ouverture du sommet Caraïbe climat organisé par la France à la Martinique. Le sommet accueille une trentaine de délégations de toute la Caraïbe, dont le président haïtien Michel Martelly, 13 Premiers ministres et 6 ministres, dont la ministre de l'Environnement cubaine.
Pas d'accord sans solidarité. François Hollande a appelé à la "mobilisation de l'ensemble des pays caribéens parce que ce sont eux qui vont apporter des témoignages à la fois sur les risques, les conséquence du réchauffement climatique mais aussi sur les solutions". Selon lui, l'appel de Fort-de-France est lancé "pour qu'à la Conférence de Paris une attention très forte soit portée" aux problèmes auxquels sont confrontés les îles caribéennes.
Il a assorti cet appel d'un nouvel avertissement aux pays les plus prospères, proclamant: "Moi, j'ai prévenu les pays riches. Je leur ai dit: s'il n'y a rien en termes de financement pour les pays qui sont les plus fragiles et les plus pauvres, ils ne vous suivront pas". "Nous avons une unité à avoir, un rassemblement à opérer", a-t-il plaidé, soulignant qu'"on ne pourra pas faire la séparation quand il y a un cyclone entre les pays riches et les pays pauvres". Les pays insulaires de la Caraïbe, qui ne contribuent qu'à hauteur de 0,3% aux émissions de gaz à effet de serre, ressentent puissamment les effets du changement climatique : montée du niveau des eaux, renforcement des épisodes climatiques violents, prolifération d'algues Sargasses qui empoisonnent ses rivages, etc.
"Nul ne pourra se sauver seul". Sur le fond, l'appel se présente comme un cahier de doléances et de propositions des pays caribéens appelant notamment "les dirigeants mondiaux" à "entendre l'appel des pays les plus vulnérables". "Même si les Caraïbes n'assument qu'une part infime des émissions mondiales de gaz à effet de serre, nos gouvernements veilleront à contribuer pleinement à l'action internationale", proclame-t-il aussi.
Dans cette "patrie commune" que constitue la planète "nul ne pourra se sauver seul", proclame également le texte. Parlant d'"une bombe à retardement", Serge Letchimy, le président de la Région Martinique, a ouvert le sommet en évoquant la situation inégale entre pays riches et pauvres face aux effets du réchauffement, soulignant par exemple la possibilité que "la moitié des iles des Bahamas ne disparaissent sous l'effet de la montée des eaux".
Depuis des mois, M. Hollande s'est fait le porte-parole de la cause climatique dans quasiment tous ses déplacements à l'étranger. Six ans après le fiasco de la conférence de Copenhague, l'enjeu est de taille pour le chef de l'État, qui veut à tout prix que le nom de Paris ne soit pas associé à un nouvel échec, à deux ans de la présidentielle. La communauté internationale s'est fixée comme objectif de maintenir le réchauffement climatique en deçà de 2 degrés. L'Union européenne s'est d'ores et déjà fixée comme feuille de route de "réduire d'au moins 40% ses émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030".