Le député européen Yannick Jadot (EELV) estime dans une interview au Journal du Dimanche que les pouvoirs publics sont "très en retard" dans l'adaptation au réchauffement climatique, proposant pour sa part des "congés canicule" et des transports publics gratuits. "Pour le moment, nous sommes très en retard. Nos lieux de vie ne sont pas adaptés, nos villes regorgent d'îlots de chaleur", répond Yannick Jadot, interrogé sur le "degré d'adaptation de la France au réchauffement climatique".
"Dans cette situation de canicule et de pollution, il faut des transports publics gratuits. Aménager le temps de travail, favoriser le télétravail et adapter les entreprises et les écoles à ces chaleurs. Si on mettait en place des congés canicule, cela permettrait aux parents, aux enfants et au salariés de s'organiser", avance-t-il. Le député européen propose également de "travailler sur la morphologie des villes", de "végétaliser les centres urbains", et d'investir "massivement" dans l'isolation des logements.
L'échec de la circulation différenciée
"Malheureusement, ce gouvernement, comme les précédents, s'y refuse et ne respecte pas l'objectif des 500.000 logements par an prévus par la loi", regrette-t-il. Si les écologistes soutiennent le "principe de circulation différenciée", Yannick Jadot déplore "qu'il y (ait) eu autant, voire plus, de bouchons que d'habitude" lors de sa mise en oeuvre cette semaine dans plusieurs villes. "En l'absence d'anticipation, d'information et de contrôle, la mesure a échoué", tranche-t-il.
La taxe carbone
Interrogé sur l'action du gouvernement contre le réchauffement climatique, Yannick Jadot déplore de l'"affichage", fustigeant le soutien à l'accord de libre-échange UE-Mercosur, l'abandon du train de fret entre Perpignan et Rungis ou les "freins aux énergies renouvelables". Pour le député européen, à qui l'on rappelle l'hostilité des "gilets jaunes" à la taxe carbone, il faut pour que l'opinion épouse la cause environnementale que "les plus fragiles" soient "exonérés des efforts alors qu'ils sont déjà les plus touchés par les pollutions".
"Il y a une question d'équité : on demande beaucoup d'efforts aux automobilistes, mais on n'en demande pas aux constructeurs qui fraudent, on ne taxe pas le kérosène au niveau national ou international et on laisse entrer dans nos ports des navires qui crachent des saloperies matin, midi et soir", dit le député, qui avait soutenu la hausse de la taxe carbone initialement prévue par le gouvernement en janvier.