Marine Le Pen veut maintenir la pression sur Emmanuel Macron. Mercredi, la présidente du Rassemblement national a conseillé au chef de l'État, au cours d'un tête-à-tête à l'Élysée, de dissoudre l'Assemblée nationale et d'organiser des élections législatives à la proportionnelle intégrale pour sortir de la crise, des propositions qu'elle avait formulées auparavant.
Plaidoyer pour la proportionnelle intégrale. "J'ai exprimé ma position : à savoir qu'aucun QCM référendaire (un questionnaire à choix multiples, NDLR) ni autre grand débat ne réglera le problème de cette crise de représentativité", a déclaré la députée du Pas-de-Calais à l'issue d'un entretien de plus d'une heure à l'Élysée. "Je lui ai indiqué que la dissolution (de l'Assemblée) apparaissait comme le meilleur moyen pour que chacun puisse (…) débattre à nouveau, dans les conditions respectueuses de nos institutions, de la politique fiscale, de la politique sociale mais aussi de l'immigration, la souveraineté, la désertification de nos territoires…", a-t-elle ajouté. Pour cela, elle a indiqué avoir "conseillé" au président que les législatives se tiennent à "la proportionnelle intégrale, quitte à l'assortir d'une prime à la liste arrivée en tête", une revendication de longue date du RN.
Entretien "assez long" sur "la situation du pays". Marine Le Pen a demandé à plusieurs reprises ces dernières semaines la dissolution pour sortir "par le haut" de la "crise politique" des "gilets jaunes". Elle a précisé que l'entretien, "assez long", avait porté sur "la situation du pays, la souffrance, la crise de la représentativité, la crise sociale". Le président "a écouté" mais "la question, qui est toujours la même, est de savoir s'il a entendu", a ajouté la présidente du RN, qui l'avait affronté au second tour de la présidentielle en 2017.
Le référendum, "une hypothèse". Interrogée sur la possibilité d'un référendum organisé le jour des élections européennes le 26 mai, Marine Le Pen a indiqué qu'il "semblerait que ça fasse partie des hypothèses". "Mais, a-t-elle ajouté, je n'ai pas eu le sentiment que c'était chez lui une certitude".
Emmanuel Macron a poursuivi mercredi ses échanges en tête-à-tête avec les chefs des groupes et de partis représentés à l'Assemblée, au Sénat et au Parlement européen. Il devait notamment s'entretenir avec David Cormand (EELV) et Jean-Luc Mélenchon (LFI) en fin de journée.