YAEL BRAUN PIVET 4:35
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Pour les 65 ans de la Ve République, Emmanuel Macron a annoncé ce mercredi devant le Conseil constitutionnel vouloir "élargir le champ du référendum". Une initiative bienvenue pour Yaël Braun-Pivet, présidente de l'Assemblée nationale et invitée de La Grande interview Europe 1-CNews. Avec cependant une réserve : ne pas mettre en concurrence le peuple et le Parlement.

Vers une utilisation plus fréquente du référendum ? C'est ce qu'a laissé entendre le chef de l'État lors de sa prise de parole mercredi pour célébrer les 65 ans de la Ve République. Devant le Conseil constitutionnel, il a évoqué son souhait d'élargir les possibilités de recours au référendum, dont les conditions sont actuellement très strictes. Faut-il pour autant y toucher ? "Il le faut", répond Yaël Braun-Pivet, présidente de l'Assemblée nationale, au micro de Sonia Mabrouk.

"Vital pour notre démocratie"

"Cela fait plus de 15 ans qu'on n'a pas fait de référendum en France et je trouve que ça manque. On a besoin de davantage associer nos concitoyens [aux décisions politiques], on a besoin de les écouter et surtout on a besoin de leur adresser un vrai geste de confiance. Donc les consulter sur des sujets qui les concernent, je pense que c'est vital pour notre démocratie et pour refaire nation", confie-t-elle.

Fervente partisane du référendum, la présidente de l'Assemblée nationale avait proposé l'idée d'une journée annuelle de référendum et de consultations citoyennes, à l'occasion du bilan de sa première année au perchoir. Avec cependant une réserve : ne pas opposer la parole du peuple à celle des élus, sur les mêmes sujets. "Sur le sujet de l'immigration, par exemple, le Parlement est saisi. Et le président l'a rappelé hier, il ne faut pas opposer le peuple et la représentation nationale, simplement parce que le processus législatif est enclenché, le Parlement travaille aujourd'hui sur la question de l'immigration, le Sénat est saisi et l'Assemblée nationale sera bientôt saisie du débat, dans quelques semaines", explique-t-elle. 

Des questions de timing, se défend-elle, pour le projet de loi immigration mais aussi sur les retraites. "Il ne faut pas, après délibération de la représentation nationale, essayer d'opposer à cette délibération, la délibération du peuple. Je ne veux pas de concurrence de légitimité", martèle Yaël Braun-Pivet. La présidente reste pour autant ouverte sur les sujets sociétaux pour lesquels le Parlement n'est pas saisi, comme la question de la fin de vie (euthanasie) ou encore le service national universel.