Douche froide pour les écologistes. Dimanche soir, le "oui" à la construction du très controversé aéroport de Notre-Dame-des-Landes l’a emporté à 55,17%. Le gouvernement a promis dans la foulée de lancer les travaux à l’automne. Mais les députées et eurodéputés d’EELV n’entendent pas renoncer leur combat tandis que leurs anciens collègues, entrés au gouvernement, tiennent un discours plus nuancé.
"On va continuer à s’opposer à ce projet". Chez les écologistes, un seul mot d’ordre : le combat continue malgré le résultat du référendum. "On va continuer à s’opposer à ce projet, il est contraire à l’intérêt collectif", a ainsi estimé sur France Info David Corman le secrétaire national d’EELV qui a néanmoins reconnu une "défaite" et une "déception". Même son de cloche chez Cécile Duflot. "Je continuerai à soutenir les opposants à l’aéroport", a déclaré sur France Inter l’ancienne ministre du Logement. "Nous avons fait campagne pour le non, nous avons perdu. Est-ce que ça change notre avis ? Non". De son côté, le député Noël Mamère ne lâche rien. "La lutte continue, il y a encore tous les recours intentés au niveau de l’Union européenne", confie-t-il à Europe 1.
Le périmètre du référendum contesté. Principal argument des écologistes pour refuser le résultat de la consultation ? Le périmètre du référendum. "Le résultat était écrit vu le périmètre choisi", dénonce Noël Mamère, puisque seule la Loire-Atlantique était consultée. "Quand il y a un projet d’aménagement qui est présenté comme un aéroport international du Grand Ouest, financé par deux régions, Bretagne et Pays de la Loire et également par l’Etat et qu’on organise un vote sur uniquement un département, il y a une question", renchérit David Cormand.
L’eurodéputé EELV Yannick Jadot, qui en a profité pour faire un parallèle avec le Brexit sur Twitter, est très clair. "Le 'oui' ne résout rien, la consultation est tellement biaisée qu’elle n’est pas légitime", explique-t-il à Europe 1.
Ne faire voter que le 44 sur #NDDL c'est comme si on n'avait fait voter que Londres sur le #Brexit parce que c'est là que se trouve la City
— Yannick Jadot (@yjadot) June 26, 2016
"Le coup de force de Manuel Valls". Tous dénoncent le coup de force du gouvernement qui entend donc démarrer les travaux à l’automne. "C’est le coup de force permanent de Manuel Valls, nous reculons de 10 ans en arrière sur le dialogue environnemental", critique Yannick Jadot. "Ce n’est pas la première fois que Manuel Valls fait ça, il met la société sous tension", abonde Noel Mamère.
La position plus nuancée des écologistes amis du gouvernement. Mais il y a aussi l’autre frange des écologistes, celle qui est "gouvernement compatible". Sur Europe 1, François de Rugy, ancien membre d’EELV, a ainsi appelé à "accepter et reconnaître le résultat du vote". Emmanuelle Cosse, ancienne patronne d’EELV et ministre du Logement, a elle fait part de sa "déception" sur LCP au vu des résultats. Mais elle a aussi et surtout appelé "au calme" et a posé "la question du maintien des zadistes dans la zone".
Enfin, Nicolas Hulot, s’est dit sur Europe 1, "attristé" du résultat mais il demande à ce que celui-ci soit respecté. "On ne peut pas demander d’aller voter et après, si le résultat ne nous plaît pas, ne pas en tenir compte. En ce qui me concerne, je m’incline".