Nicolas Sarkozy a exhorté mercredi François Hollande à ne pas créer d'apatrides, alors que la perspective d'un Congrès pour voter la révision constitutionnelle post-attentats semble plus que jamais dans l'impasse, Assemblée nationale et Sénat ayant chacun réécrit le volet sur la déchéance de nationalité.
"Pour les binationaux". "Nous disons très simplement : M. Hollande, si vous voulez la déchéance de nationalité, nous la voulons avec vous, nous la voterons, mais ne créez pas des apatrides. Appliquez la déchéance de nationalité pour les binationaux" telle qu'adoptée par le Sénat (à majorité de droite), a déclaré le président des Républicains sur Radio Classique et Paris Première.
Ses intentions dévoilées "après l'été". "Si je déclare ma candidature maintenant, je dois quitter la présidence de la famille qui se retrouverait avec une direction provisoire qui n'aurait pas la légitimité de son élection, puisque j'ai été élu. Et on est reparti comme en 14 avec un risque d'explosion. j'ai un travail à faire, je le ferai jusqu'à l'été. (...) Après, je vous dirais quelles seront mes intentions", a poursuivi l'ancien Président.
Depuis son retour à la tête du parti en novembre 2014, un "travail immense" a été engagé, selon lui : "Les Républicains ont changé de nom, changé de statut, changé d'équipe dirigeante et sont devenus la première formation politique du pays", a-t-il dit.
Une pique pour Juppé. Quant à la primaire (20-27 novembre), pour laquelle Alain Juppé est donné favori, Nicolas Sarkozy a relativisé. "J'ai tellement soutenu M. Balladur, il avait tellement de bons sondages", a-t-il rappelé. Longtemps favori dans les sondages, l'ancien Premier ministre avait été battu par Lionel Jospin et Jacques Chirac au premier tour de l'élection présidentielle 1995.